Le terminal méthanier d’Antifer verra-t-il le jour? Le débat public organisé dans le cadre de ce projet destiné à créer, sur le port pétrolier existant, une installation gazière capable de recevoir et de traiter quelque 9 Mdm3 de gaz naturel liquéfié par an, poursuit son chemin. Aujourd’hui, six des neuf réunions initialement prévues par la Commission particulière du débat public (CPDP) ont eu lieu. Une dixième a été ajoutée au calendrier qui se refermera le 14 décembre par une synthèse.
Mais dix réunions, voire onze ou beaucoup plus, n’amèneront pas de consensus. Ce projet de 500 M€ de Gaz de Normandie, filiale de Poweo, provoque une véritable scission dans la population. Nombreux de ses opposants ont fait signer une pétition à près de 10 000 personnes; ils l’ont remise mi-novembre au président de la CPDP.
Craignant pour leur sécurité, leur environnement, les prix de l’immobilier et redoutant la disparition de la plage d’Antifer, qui borde le port pétrolier, ils ne veulent pas entendre parler de gaz.
Côté partisan du projet, la communauté portuaire du Havre tente de faire entendre sa voix. Que ce soit la direction du port autonome, qui soutient ce futur terminal gazier, ou bien les professionnels, comme le remorquage ou les pilotes, pour qui la seule perspective de croissance du trafic à Antifer, est un élément positif. À terme, ce sont 150 escales de méthaniers qui devront ponctuer la vie d’Antifer, s’ajoutant ainsi aux 60 à 70 escales annuelles de pétroliers.