Malgré les polémiques, le projet de construction d’au moins un terminal méthanier (JMM 22-12-2006, p. 50) se concrétise au Québec. Fin juin, Énergie Cacouna – porté par le transporteur énergétique TransCanada et le pétrolier Petro-Canada – est le 1er des trois projets en lice à avoir obtenu le feu vert des gouvernements canadien et québécois. Ce terminal doit être construit à Gros-Cacouna, à 200 km à l’est de la ville de Québec, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent. Toutefois, le calendrier vient d’être revu en raison de la hausse des coûts de construction. Les travaux ne démarreraient pas avant fin 2008, pour une exploitation à partir de 2012, contre fin 2009 initialement. Energie Cacouna serait alors en concurrence directe avec Rabaska.
Ce projet de même capacité est mis en œuvre par les trois commercialisateurs et distributeurs de gaz que sont Gaz Métro, Enbridge et Gaz de France. Controversé, il se situe également sur la rive sud du Saint-Laurent, mais à Lévis, en face de Québec. Les autorisations finales sont tombées le 24 octobre. Le BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement) et l’ACEE (Agence canadienne d’évaluation environnementale), deux institutions homologues provinciales et fédérales, avaient déjà donné un avis positif. La CPTA (Commission de protection du territoire agricole) a, elle, émis un avis négatif. Cependant, elle avait été auparavant dessaisie du dossier par le gouvernement québécois qui souhaitait gagner du temps, estimant que le projet à fortes retombées économiques risquait, sinon, d’être abandonné. La construction doit commencer en 2008 et l’exploitation en 2011.
JAMAIS DEUX SANS TROIS?
Finalement, de l’avis même des promoteurs, un seul terminal méthanier serait viable au Québec. D’une part du fait des débouchés, censés être essentiellement au Québec et en Ontario, mais espérés aussi au nord-est des États-Unis. D’autre part et surtout, en ce qui concerne l’approvisionnement, désormais limité au niveau mondial. Energie Cacouna et Rabaska négocient tous les deux avec le russe Gazprom. Le premier qui signera un contrat éliminera sans doute du même coup son concurrent.
On comprend dès lors pourquoi le 3e projet, Energie Grande-Anse, en reste au stade de concept. Mis en œuvre par deux patrons locaux et l’administration portuaire du Saguenay, il propose la construction d’un terminal à Ville-de-Saguenay, sur les rives de la rivière Saguenay, qui se jette dans le Saint-Laurent.