En janvier dernier, la rupture d’une des cuves de stockage de pétrole brut situées sur le site de la Société pétrolière du Bec d’Ambès avait stoppé les sorties de pétrole via le port de Bordeaux. Vermilion, propriétaire du bac sinistré et du pétrole, s’était reporté sur la route pour acheminer sa marchandise jusqu’au port de Bayonne. Dès décembre, le trafic devrait reprendre via le terminal portuaire d’Ambès.
"Vermilion disposera d’une autre zone de stockage à Ambès et d’une cuve de 9 000 m3 qui auparavant était dévolue au stockage de gasoil. Cette cuve sera reliée par pipe directement aux forages du sud-Gironde. On devrait donc retrouver en 2008 les volumes de 200 000 t par an expédiées par voie maritime par le PAB", indique Gilles Coudrette, directeur de Docks des Pétroles d’Ambès (DPA), opérateur du site. "C’est une solution temporaire en attendant les conclusions de l’expertise sur l’incident. Elles conditionnent en effet la remise en service du parc des cinq bacs, d’une capacité de 75 000 m3, appartenant à Vermilion, qui est à l’arrêt depuis l’incident."
L’expertise menée par le tribunal de commerce de Bordeaux et qui devrait aboutir au printemps 2008 bat actuellement son plein: nettoyage et découpe du fond de bac, levage du toit flottant, études sur les lignes de rupture, expertise des sols et sous-sols… Mais l’origine du sinistre reste pour l’instant indéterminée, même si deux pistes se dégagent: une cause géologique (sous-bassement des bacs) et/ou une cause métallurgique (défection du bac datant de 1958). "Toute la profession attend impatiemment les résultats pour savoir si des moyens préventifs supplémentaires seront nécessaires car jamais un tel incident ne s’était jusqu’alors produit", précise Gilles Coudrette. D’ores et déjà, DPA a multiplié les contrôles, notamment géométriques, de ses réservoirs et entrepris une démarche innovante en lien avec des constructeurs de bacs pour la mise en place d’indicateurs d’alerte en amont.
Parallèlement, les actions dépollution se poursuivront jusqu’à la fin de l’année sur le site de 3 000 m2 situé entre la cuve sinistrée et les Jalles. Selon DPA, les berges de la Garonne sont, elles, désormais totalement dépolluées.
Pour rappel, lors de la rupture de la cuve, près de 100 m3 s’étaient déversés dans la Garonne et dans les Jalles de la presqu’île d’Ambès, mobilisant l’intervention de 80 personnes jour et nuit pendant deux semaines puis l’intervention d’équipes spécialisées.