Ensemble, ces professionnels ont créé la coentreprise "DP World Breakbulk s.a.", une société au capital de 15 M€ dans laquelle le manutentionnaire détient 60 % des parts et chaque armement 20 %. DP World assurera l’exploitation et la gestion du grand terminal du bassin Churchill dédié aux trafics conventionnels.
Pour cette activité, la direction de DP World Anvers n’a jamais caché que l’avenir de ses activités dans le conventionnel ne pouvait se concevoir que via un tel partenariat. En fait, DP World réédite la manœuvre appliquée à l’exploitation du grand terminal à conteneurs au Deurganckdok. La société "Antwerp Gateway", qui l’exploite, est détenue à raison de 42,5 % par DP World associée à ZIM pour 20 %, CMA CGM 10 %, Port de Duisbourg 7,5 % et le groupe financier Cosco Pacific avec 20 %.
Avec un quai de 1 650 m et une superficie de 50 ha, le terminal du bassin Churchill va faire l’objet d’une modernisation complète. Celle-ci nécessitera un investissement de 32 M€ à réaliser en cinq phases. Sa capacité va passer de 1,5 Mt/an actuellement à 2,2 Mt. De nouveaux hangars seront construits et des équipements de manutention modernes y seront déployés. Ce terminal "new look" gardera un caractère public, mais Conti-Lines et Rickmers Linie auront la garantie d’un traitement de leurs navires dans les délais et dans des conditions optimales.
Conti-Lines génère à Anvers un trafic de l’ordre de 600.000 t/an; il était déjà client de DP World. Par contre, Rickmers Linie, avec ses 700 000 t, quittera son actuel manutentionnaire Nova-HNN. Ils ont tous deux signé avec DP World Breakbulk s.a. un contrat portant sur une dizaine d’années; celui-ci va démarrer au début de l’année prochaine. Et tant chez Conti-Lines que chez Rickmers, on laisse entendre que ce genre de partenariat pourrait être renouvelé dans d’autres ports, surtout outre-mer, afin d’éviter des problèmes de congestion et de s’assurer d’un rendement optimal des navires.
DP World entre à Cuba
DP World pourrait construire un terminal à conteneurs sur l’île de Cuba, selon une dépêche de Reuters. Au début du mois d’octobre, DP World a reconnu mener des études sur la faisabilité de la construction d’un terminal dans la cité cubaine de Mariel, située au nord de l’île.
L’investissement nécessaire pour ce terminal s’élèverait à 250 M$. Selon une source proche du dossier, “le marché est en cours de négociation et déjà quelques points d’accord ont été trouvés”. Sarah Lockie, en charge des relations publiques de DP World, ne commente pas cette information. Le projet de construire un port dans la ville de Mariel remonte déjà à plusieurs années. P&O Ports, manutentionnaire racheté par DP World, avait présenté un projet similaire qui n’avait pas abouti. Le port de Mariel est connu pour avoir vu le départ de plus de 130 000 Cubains dans les années quatre-vingt, chassés par Fidel Castro. Situé à 50 km à l’ouest de La Havane, Mariel viendrait concourir pour une place de hub dans la région des Caraïbes.