Initiée par l’actuel président de la Commission, José Manuel Barroso, la politique maritime européenne intégrée est détaillée dans une communication de la Commission au Parlement, au Conseil et au Conseil économique et social européen. La politique maritime européenne devra centrer ses actions dans cinq domaines.
– Maximiser l’utilisation durable des océans et des mers. Ce premier volet comprend les activités économiques liées au transport maritime. Le livre Bleu reconnaît que le "shipping" est essentiel pour l’Europe, cependant, "cette industrie continuera de prospérer si l’Union impose un haut niveau des normes sur la sécurité et la sûreté". Si le transport maritime demeure préoccupant pour ses émissions de CO2, il reste quand même plus écologique que le routier. Dans ce contexte, cette politique maritime européenne inscrit la promotion du transport maritime à courte distance dans ses priorités.
UNE STRATÉGIE POUR LA PÉRIODE 2008-2018
Pour améliorer l’efficacité du transport maritime en Europe la Commission propose de créer un espace maritime européen sans barrières et prépare un livre Blanc pour une stratégie du transport maritime sur la période 2008-2018. Dans ce chapitre apparaissent aussi les ports, maillons essentiels de la chaîne logistique. La Commission propose une nouvelle politique portuaire prenant en compte les rôles multiples des ports dans l’économie européenne. Enfin, dernier volet de ce premier axe, la Commission souhaite que soit créé un réseau des "clusters" maritimes.
– Favoriser la recherche et l’innovation. Dans les différents États membres, de nombreuses données sont disponibles sur les sciences marines et les technologies. La Commission présentera une stratégie européenne pour la recherche marine et maritime en 2008. La mise en place d’un observatoire maritime et d’un réseau de données participera à élaborer cette stratégie.
– Favoriser la qualité du niveau de vie des régions côtières. La Commission propose de promouvoir ces régions qui ont un rôle dans la politique maritime. Pour se faire, elle va promouvoir les activités touristiques, préparer en 2009 une base de données sur les projets dans ces régions, mettre en place une stratégie en cas de désastre pour analyser les risques auxquels ces régions sont exposées et dynamiser les potentiels des régions ultrapériphériques.
– Promouvoir la position de l’Europe dans les affaires maritimes internationales. La Commission souligne la nécessité d’une plus grande coopération avec ses voisins pour gérer les espaces concernés. Cette action touche principalement la Mer noire et la Méditerranée.
– Promouvoir les activités maritimes. La Commission va publier un atlas des mers pour permettre de mieux connaître les activités maritimes et de mettre en lumière l’héritage maritime du continent. Elle propose aussi la création d’une "journée maritime" dès 2008 pour attirer l’attention du public sur ce sujet.
UNE POLITIQUE QUI FAIT CONSENSUS
Ces différentes actions de la politique maritime européenne intégrée s’appuieront sur plusieurs outils. En premier lieu, l’Europe suggère de créer un réseau européen de surveillance maritime qui améliorera la coopération entre les différents garde-côtes européens. Ce réseau doit notamment mettre en place une opérabilité de la surveillance des zones maritimes. Le second outil sera une feuille de route pour l’aménagement de l’espace maritime par les États membres.
Souhaitée par tous, cette politique maritime européenne intégrée est saluée par les principaux acteurs. Francis Vallat, président de l’IFM (Institut français de la mer) s’est réjoui de ce document. Il demande que "la compétitivité de la place économique européenne et ses standards sociaux ne soient pas affaiblis, mais au contraire améliorés par cette politique". De son côté, l’Ecsa (European community shipowner association) supporte ce processus. "Le document doit encore être analysé, mais nous constatons qu’un certain nombre de nos recommandations ont été retenues."