La station de remorquage des Abeilles Dunkerque réfléchit aux moyens qu’elle va mettre en œuvre pour satisfaire au projet de terminal méthanier. Les besoins seront précisés d’une part par les exigences de sécurité du port autonome et, d’autre part, par les commandes des armateurs. Avec 280 à 350 m de long et un tirant d’eau relativement faible, les méthaniers devront éviter dans l’avant-port ou devant les jetées pour être amarrés proue vers le large. La flotte actuelle de la station (voir encadré) serait alors inadaptée. Trois obstacles persistent: la nécessité de puissance de traction plus importante, l’exigence éventuelle de garder deux remorqueurs armés en permanence au port Ouest et l’équipement pour la lutte anti-incendie des coques affectées au terminal méthanier. Les arbitrages entre sécurité et coûts sont délicats. Techniquement, les remorqueurs les plus puissants, souvent plus larges, ne peuvent pas tous franchir l’écluse du canal des Dunes, large de 12 m, qui permet de passer plus rapidement du port Est au port Ouest. Le remorquage sera donc bien l’un des enjeux du débat à venir.
Six coques à Dunkerque
La station de remorquage des Abeilles de Dunkerque emploie 99 personnes, dont 84 marins. La flotte comprend six coques actives et une de réserve. Des six coques actives, cinq développent 40 t de traction, avec propulsion azimutale à l’avant. Un seul navire à propulsion AST, le Téméraire, tire 55 t. Le Téméraire est également le seul qualifié FF1 pour la lutte anti-incendie. En 2006, la société a effectué 5 032 mouvements. Son activité est en hausse de 1,5 % sur les neuf premiers mois de l’année.
Pas de variante offshore au terminal méthanier
Au cours des trois premières réunions du débat public sur le projet de terminal méthanier, les associations de riverains et divers intervenants ont soulevé la question d’une variante off-shore au projet de terminal méthanier. EDF Gaz a répondu par la négative pour deux raisons. La première est financière. "Le projet est en concurrence avec d’autres terminaux à proximité en mer du Nord (notamment le double terminal de Zeebrugge)", a argumenté Fabrice Fourcade, chef de projet pour EDF. La seconde est d’ordre opérationnel. Un cube de béton de la taille du futur terminal de Rovigo en Adriatique provoquerait des conflits d’usage. Et un terminal composé d’une simple bouée reliée par pipe au réseau européen, alimentée par des navires équipés d’unités de regazéification à bord ne livre le réseau que par intermittence.