B… comme Boluda ou Bourbon

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JMM: Qu’avez-vous racheté aujourd’hui et à quel prix ?

Vicente Boluda (V.B.): "Nous avons racheté l’ensemble des activités de remorquage portuaire opérées par les Abeilles, donc en France métropolitaine, à la Réunion, à Mayotte, en Afrique de l’Ouest ainsi que dans le nouveau port de Tanger. L’investissement est de 270 M€ net de dettes."

JMM: Le groupe Boluda rachète-t-il seul ou accompagné par d’autres investisseurs? Dans la même veine, qui contrôle votre groupe?

V.B.: "Chacune de mes deux sœurs détient 10 % du groupe et moi, le solde, donc 80 %. Nous rachetons seuls les Abeilles."

JMM: Qui dirigera votre future filiale française?

V.B.: "D’ici à la fin de l’année, le rachat sera effectif. Il faut en effet « détricoter » tous les liens existant entre les différentes entités des Abeilles et le groupe Bourbon. De toutes les façons, l’idée est de conserver les équipes en place et, bien sûr, le périmètre des activités des Abeilles. Nous constituerons un conseil d’administration avec un président français."

JMM: Et non pas espagnol?

V.B.: "Non. Nous ne fonctionnons pas comme fonctionne habituellement un groupe international. Nos filiales sont dirigées par une direction locale qui est autonome et responsable de sa croissance. Les bénéfices dégagés localement sont réinvestis dans le développement local. Nous ne distribuons pas de dividendes."

JMM: Vous exploitez, pour le compte de l’administration espagnole, une activité de sauvetage en mer et de lutte contre les pollutions. Ce qui fait penser aux métiers des Abeilles International. Elles n’étaient pas à vendre? Elles ne vous intéressaient pas?

V.B.: "Leur activité pour le compte de l’État nous a semblé trop « sensible »."

JMM: Vous occupez une position très forte dans le remorquage portuaire espagnol, maintenant français. Boluda est présent dans quelques ports d’Amérique latine, mais absent des grandes places portuaires nord-européennes. Quelles synergies commerciales peuvent alors être mises en place?

V.B.: "Dans les ports où nous sommes présents, nous pouvons déjà proposer des contrats de remorquage multiports aux compagnies maritimes. Pour le développement du remorquage dans d’autres ports étrangers, nous allons "step by step". Par ailleurs, des synergies techniques peuvent être mises en place. Par exemple, nous disposons d’un chantier naval construisant des remorqueurs portuaires de différents types."

JMM: Après la relance de la réparation navale à Marseille, vous voilà dans le remorquage français. Peut-on raisonnablement vous attendre dans la manutention portuaire comme en Espagne?

V.B.: "Nous avons des vues sur des activités en France, mais pas nécessairement dans la manutention. En effet, nous sommes dans cette activité principalement pour veiller aux intérêts de nos lignes maritimes régulières."

JMM: Pour conclure?

V.B.: "Nous avons apprécié le climat de confiance dans lequel se sont passées les négociations compliquées, mais pas difficiles avec le groupe Bourbon. Nous allons faire le tour des stations de remorquage pour rassurer si besoin était, sur notre volonté d’assurer le développement de ces dernières par la qualité des services proposés aux clients."

Boluda en bref

En 2006, le groupe espagnol Boluda employait 3 000 collaborateurs réalisant un chiffre d’affaires de 490 M€. Avec le rachat des activités opérées sous la marque des Abeilles, il passera à 4 000 salariés pour dépasser les 550 M€ de CA. Sa flotte de remorqueurs comptera 230 unités. Comme la majorité des groupes familiaux, on ne parle pas des résultats financiers.

M.N.

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