Le ministère russe de l’Énergie veut empêcher le groupe américain Exxon d’exporter vers l’Asie le gaz qu’il extrait de l’île de Sakhaline. Pour lui, ce gaz doit alimenter d’abord le marché national… comme le souhaite le groupe public russe Gazprom qui détient le monopole des exportations de gaz. Or, la prospection du site de Sakhaline-1 est l’un des rares projets cofinancés par des investissements étrangers et dont une partie de la production de gaz échappe à Gazprom. En 2004, Exxon a conclu un accord de livraison de 8 Mdm3 à la Chine et, depuis, a entamé des discussions avec le Japon et l’Inde. De son côté, Gazprom a déclaré vouloir lui racheter tout le gaz qu’il extrait de Sakhaline-1. Sinon, selon les analystes, il va tenter, avec l’aide de l’État, de contraindre Exxon à vendre à prix cassé le gaz liquéfié qu’il voudrait exporter vers l’Asie. Déjà en juin, Gazprom a racheté au britannique BP le contrôle du gisement de Kovykta dans la Sibérie orientale. Enfin, l’an dernier, sous la pression de l’État, l’anglo-néerlandais Royal Dutch Shell avait dû céder à Gazprom le contrôle du site de Sakhaline-2, voisin de Sakhaline-1.
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Sakhaline: pas de gaz à l’export
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