La SNCM sort le volet social de son plan de relance

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L’année de péripéties juridiques qui a accompagné le renouvellement de la délégation de service public (DSP) sur la desserte corse s’est révélée un lourd tribut pour la SNCM. Gérard Couturier, président de son directoire, en a chiffré le coût: les frais et le retard dans l’application du plan d’entreprise suspendu à la procédure auront coûté la bagatelle de 10 M€. La moitié des pertes que compte annoncer la compagnie en fin de cette année. Malgré ce bilan, la SNCM n’aurait pas dévié des clous fixés par le plan des repreneurs(1).

DES RÉSULTATS CONFORMES AU PLAN DE REPRISE

"Encore publique, la compagnie tournait à 30 M€ de déficit en 2005, nous sommes passé à 20 M€ l’an dernier (Veolia Transports et Butler Capital ont pris effectivement la barre le 1er juin 2006). Sans ces dépenses imprévues, nous aurions atteint les 10 M€ cette année. L’objectif d’un budget en équilibre pour 2008 et d’un compte positif de 15 M€ pour 2009 reste valide", assure Gérard Couturier. Alors que l’été s’est traduit par un léger recul passagers sur la Corse, correspondant à une diminution des rotations proposées (notamment sur Nice où l’ascension du prix du baril a plombé le NGV-Lamione), la prévision de chiffre d’affaires pour 2007 devrait s’élever à 299 M€ contre 283 M€ l’année précédente. "Notre activité devait finalement enregistrer une progression de 3 % sur la Corse et un peu plus sur le Maghreb."

L’ÉCONOMIE DE 20 % DE LA MASSE SALARIALE

C’est avec une apparente sérénité que Gérard Couturier, encore directeur régional de Veolia Transport il y a deux ans, aborde aujourd’hui le cœur du plan de relance de la SNCM: le départ volontaire d’un maximum de 400 équivalents temps plein(2), soit une économie de 20 M€ (20 % de la masse salariale) et une réorganisation "plus souple" des équipes "pour se mettre au standard d’une entreprise". "Nous avons renoué avec les représentants des salariés. Comme l’exige la procédure, les discussions se sont engagées avec le comité d’entreprise. Nous examinerons bientôt le dossier avec les syndicats." De nombreux candidats au départ se sont déjà fait connaître. Et si tout se passe bien, le gros du volet social devrait se régler pour le printemps prochain.

Malgré ce déballastage, la SNCM tiendra-t-elle encore à flot quand sa flotte navigue sous pavillon premier registre alors que son concurrent bat pavillon italien? Le groupe Veolia s’accommode-t-il d’accompagner le dernier armement 100 % français? "Ce n’est pas la solution la plus économique, reconnaît son président. C’est un chemin exigeant et ambitieux. À nous, avec nos personnels, de trouver dans ce handicap (vis-à-vis de son concurrent) des atouts et des attraits. Nous nous battrons encore plus sur la qualité de l’accueil et des services, la sécurité et la fiabilité. C’est le fer de lance de notre stratégie de développement."

DES PREMIERS FRUITS SUR LE SERVICE DE RESTAURATION

La desserte Corse, qui représente les deux tiers de l’activité de la compagnie et lui rapporte 70 M€ de contributions au titre de la DSP, est bien sûr le premier chantier de cette réorganisation. Suivant Paul de Rosen, directeur commercial, les premiers efforts ont déjà porté leurs fruits. "Le secteur bar-restauration et boutiques n’a jamais autant rapporté.

L’élargissement de nos offres et un meilleur contrôle des recettes ont permis une rentrée de 17 M€ pour le premier poste et de 5 M€ pour le second, soit 3 M€ de mieux. Un passager dépense en moyenne 12 € pour la restauration et 6 à 7 € en boutique. Et il existe une marge de progression."

Autre source de progression, l’e-management est désormais appliqué à l’achat des billets. "Plus tôt le billet est acheté, moins il vous coûte." Les réservations sur internet ne cessent d’ailleurs de progresser. De 22 % il y a deux ans, elles viennent de passer à 30 %. "Avec les ventes à distance, la moitié des achats sur la Corse est aujourd’hui effectuée du domicile de nos clients", annonce le directeur commercial. Cela est moins vrai sur le Maghreb où les agences réalisent encore l’essentiel des ventes.

Autre point positif relevé par le responsable de la SNCM, la ponctualité des départs. "Elle s’est améliorée de 20 %."

Faut-il y voir un signe que la SNCM arrivera à l’heure de son redressement?

Le fond d’investissement Butler Capital Partners est le principal actionnaire avec une participation de 38 %. Veolia Transport détient quant à lui 28 % des parts. L’État en est toujours actionnaire à hauteur de 25 %. Les 9 % restants, réservés aux salariés, restent à distribuer dans les mois qui suivent.

À ne pas confondre avec les postes. Un poste de navigant équivaut par exemple à deux salariés, en tenant compte qu’un peu plus de la moitié des partants seront des marins, c’est donc moins de 300 postes qui devraient être supprimés. Les effectifs de la compagnie sont aujourd’hui de 1 410 navigants et 670 sédentaires.

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