CMA CGM s’engage à maintenir le service

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L’ouragan Dean, qui a traversé les Antilles le 17 août ,n’a pas épargné les îles françaises. Les productions agricoles des deux îles ont été ravagées. Selon les groupements de bananiers et le secrétaire d’État à l’outre-mer, Christian Estrosi, "près de 100 %" de la production de bananes et "près de 70 %" de la production de canne à sucre de Martinique a été détruite par le passage du cyclone. Or, le fret retour des services maritimes du groupe CMA CGM est assuré par la production bananière. "Avec les ravages de ce cyclone, nous perdons tout aliment en retour des Antilles, soit environ un millier de conteneurs 40’ par mois", explique Alain Wils, directeur général de CMA CGM.

Face à cette nouvelle donne, les milieux portuaires et maritimes antillais craignaient de voir une réorganisation complète des services maritimes. Il n’en sera rien. "Nous avons pris l’engagement que nous maintiendrons le service tel qu’il existe. Le passage de l’ouragan ne changera rien à la desserte des îles françaises", assure Alain Wils. Mieux encore, il garantit aux chargeurs un maintien des prix. "Nous ne changerons pas la politique tarifaire. Aucune augmentation n’interviendra sauf celles qui sont prévues dans le cadre des accords conférentiels", continue le directeur général de l’armement de Marseille.

DIVERSIFIER LES TRAFICS

Pour assurer la continuité du service et donc tenter de gommer partiellement l’impact financier de cette perte de revenus, le groupe CMA CGM étudie une diversification des trafics. "Nous allons chercher ailleurs du trafic retour." Une stratégie que le groupe a déjà mise en place puisque le port de Pointe-à-Pitre assume le rôle de plate-forme de transbordement pour les trafics en provenance du Surinam. Parmi les pistes de nouveaux trafics en retour des Antilles, CMA CGM prévoit de transborder, sur le port guadeloupéen, des trafics de conteneurs reefers en provenance du nord du Brésil (Fortaleza et Natal). Pendant la haute saison (qui se déroule de septembre à décembre), l’armement table sur environ 100 conteneurs de 40’ par semaine. D’autres sources de trafic sont actuellement à l’étude au départ, notamment de la République dominicaine.

BANANES: LES CONTRATS NÉGOCIÉS EN MARS 2008

Cette situation transitoire devrait permettre à l’armement de "tenir le coup" jusqu’au retour à la normale de la production bananière locale. Selon un responsable d’un groupement bananier martiniquais, ce retour est prévu pour le mois de mars 2008. Le rétablissement de la production se rétablira progressivement au cours de 2009 pour revenir à une cadence de production normale en 2010. "Dès le retour de la production, puis lors de la montée en puissance progressive des trafics, nous donnerons priorité à nos clients des Antilles françaises sur ces services", assure Alain Wils. C’est dans la difficulté que se retrouvent les amis, dit le proverbe. Et l’armement marseillais espère que les Antillais s’en souviendront. Le contrat avec les groupements bananiers antillais sera négocié à partir de mars 2008, à savoir avec les premières expéditions des bananes cycloniques. En démontrant sa qualité de partenaire fiable, le groupe sème aujourd’hui des fruits qu’il pourrait récolter à ce moment.

Outre les services maritimes, l’activité portuaire locale est aussi touchée.

CHÔMAGE EN MARTINIQUE

"Matériellement, nous n’avons pas subi trop de dégâts. Nous avons su anticiper en protégeant le matériel. Les conséquences sont plus sur les trafics." Si en Guadeloupe, CMA CGM maintient l’activité de manutention, en Martinique, le groupe réfléchit à des mesures de chômage technique partiel pour quelque 18 personnes. Outre les aspects humains et financiers de ce cyclone, Dean a été un catalyseur. "Nous avions commencé à greffer de nouveaux trafics sur les ports antillais, avec notamment un flux régulier de bananes depuis le Surinam vers la Guadeloupe. En cas de "coup dur" nous devons trouver des trafics de substitution pour maintenir l’emploi dans ces ports. Ce cyclone nous conduit à renforcer les complémentarités entre les services de la zone » indique Alain Wils.

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