Acciona cherche à se diversifier

Article réservé aux abonnés

Bien que le trafic roulier sur la ligne Montoir/Vigo ait augmenté de 15 % par rapport à l’année 2006, il n’est pas question, pour le moment, "de mettre en place un navire supplémentaire sur cette ligne", explique Juan Carlos Flores Legasa, responsable des opérations d’Acciona Trasmediterranea. "Il faut une augmentation de 30 % du fret pour un nouveau navire." Aujourd’hui, la compagnie espagnole exploite la ligne entre le terminal roulier de Montoir-de-Bretagne et celui de Vigo, quatre fois par semaine. Cette déclaration, il l’a faite dernièrement à Saint-Nazaire devant un parterre de chargeurs, de professionnels du transport routier et de la logistique, invités par Acciona Trasmediterranea, Somaloir, l’agent de la ligne, et le Port autonome de Nantes/Saint-Nazaire.

L’armement espagnol Trasmediterranea, fondé en 1917, a été privatisé en 2003. Son actionnaire principal est Acciona. Avec ses 32 navires, Acciona Trasmediterranea est leader sur le marché ibérique pour le transport maritime des voyageurs et fret. Il dessert tous les ports de la péninsule Ibérique, les Baléares, les Canaries et le nord de l’Afrique.

Il a lancé la construction de quatre nouveaux rouliers de 200 m de long, prévus pour une vitesse de 26 nœuds. "Nous ne pensons pas changer les deux navires qui assurent actuellement la liaison entre Vigo et Montoir. Ces quatre navires sont prévus pour desservir les Canaries et les Baléares", précise Carlos Avarez Cascos G. Maurino, directeur projet d’Acciona Trasmediterranea.

DE NOUVEAUX POSTES ROULIERS

Depuis 1973, les rouliers de cette ligne sont dédiés aux échanges du groupe PSA Peugeot Citroën. Il reste 25 % de la charge ouverts à d’autres trafics: importation d’ardoises, ou exportation de bois, par exemple. Et de l’espace demeure pour d’autres marchandises, des transports spéciaux, avec la possibilité de charger quelques conteneurs. Aussi, les Espagnols veulent développer le fret hors automobile. Somaloir est prêt à accompagner le mouvement. Son directeur général, Charles Génibrel, rappelle que "la flexibilité des horaires existe à Montoir. Nous avons simplifié au maximum les formalités. Cela tient à l’ancienneté de la ligne et au fait que nous n’ayons que des marchandises communautaires. Nous avons créé une offre, des capacités de transport autres. Nous avons toujours eu des sociétés de transport, comme ce transporteur qui utilise la ligne avec 150 semi-remorques par an". Du côté des infrastructures, les deux ports prévoient de nouveaux postes rouliers. Soit un troisième à Montoir, et un sixième à Vigo. Celui de Montoir est programmé "dans le cadre de la montée en puissance d’Airbus qui charge des tronçons de l’A 380 à Montoir, et des autoroutes de la mer", signale François Marendet, le directeur général du port.

"COMME EN ITALIE"

Pour inciter les transporteurs routiers à utiliser ces navires, Juan Carlos Flores Legasa compte également sur des aides: "Nous espérons avoir des aides européennes pour les transporteurs qui utilisent les transports maritimes, et des aides nationales, pour les mêmes raisons, comme en Italie, et bientôt en Espagne." Cette augmentation attendue du fret permettrait de diminuer les coûts.

Une augmentation des flux, de manière plus générale, qui semble inéluctable, liée également à la protection de l’environnement. "Le Grenelle de l’environnement sera l’occasion pour notre port d’affirmer le rôle qu’il entend jouer dans la future politique d’aménagement, afin de permettre une meilleure intégration des flux dans les problématiques environnementales", explique François Marendet. En théorie, comme le démontre Jean-Marie Millour, directeur du Bureau de promotion du Short Shipping (BP2S), la solution combinée est plus rapide et moins chère entre Paris et Vigo, via Montoir. Ce n’est pas encore le cas dans la réalité, comme le précise un transporteur faisant allusion "aux chauffeurs des pays de l’Est qui coûtent beaucoup moins cher". Ce qui fait baisser les prix de revient en dessous du prix théorique. Une chose est certaine, le développement de l’offre ne peut se faire qu’avec une hausse de la demande.

Aussi, les clés du succès de l’intermodalité, pour toutes les parties, passent par une véritable intégration du transport maritime à courte distance dans la chaîne logistique.

Shipping

Shipping

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15