Après un an de travaux, le terminal à dioxyde de carbone (CO2) du norvégien Yara est opérationnel sur les quais de Montoir-de-Bretagne. Un moyen pour le groupe de rapprocher de sa clientèle du Grand Ouest.
Inauguré le 12 septembre, l’équipement est impressionnant: ce sont deux énormes cuves de 50 m de long et 5 m de diamètre pouvant chacune contenir 900 t de CO2. Ces réservoirs cryogéniques sont alimentés par une canalisation d’environ 500 m de long raccordant les navires au terminal. Ce dernier est également équipé d’un poste de double chargement des camions-citernes et d’un poste d’analyses qualité du CO2.
UN NAVIRE PAR SEMAINE
Le CO2 est un gaz utilisé dans de nombreux domaines de l’agroalimentaire et du transport de denrées alimentaires: carbonatation de boissons, refroidissement rapide et surgélation, boulangerie industrielle, restauration, et transport sous température dirigée… "Or, le CO2 est un produit « fatal » de la production d’ammoniac: quand on fabrique de l’ammoniac, on fabrique en même temps du CO2, explique Patrice Bauvin, directeur de Yara France à Montoir. Notre groupe, grand producteur d’ammoniac, est donc « naturellement » un important producteur de CO2. Nous avons ainsi un large portefeuille de clients dans le Grand Ouest, de la Bretagne jusqu’à Poitiers, que nous livrons à partir de Sluiskil (Pays-Bas), une absurdité logistique." Et dans une moindre mesure depuis l’Allemagne, la Norvège et l’Angleterre.
Une absurdité qui disparaît avec ce terminal, approvisionné en gaz liquéfié (− 30 oC, pression de 14 bars) par navire, en provenance essentiellement de Sluiskil. À terme, Montoir recevra un navire par semaine, pour un trafic de 120 000 t par an. Un trafic assuré par trois navires, les Yara-1, 2 et 3, de 80 m de long chacun. Pour l’instant, le terminal est alimenté par un navire par mois. "Avec ce terminal, nous nous rapprochons de nos clients, réduisons le nombre de camions sur la route et fiabilisons les livraisons en rayonnant au départ d’un unique dépôt, en plein cœur de notre zone d’activité", précise le directeur Yara est le premier fournisseur de CO2 en Europe, couvrant 33 % des besoins , soit 900 000 t par an. Avec ce terminal, le premier en France, mais le sixième de ce type en Europe, le groupe privilégie la distribution, la logistique et la technologie. "Depuis un an, nous développons une nouvelle stratégie, en devenant non seulement producteur, mais aussi distributeur", insiste Laura Lozza, directrice de la branche CO2 en France. En d’autres termes, la société se tourne de plus en plus vers la vente directe aux utilisateurs finaux.
