Les victimes de la pollution du pétrolier Exxon-Valdez ont demandé fin août à la Cour suprême américaine de doubler l’amende infligée à la compagnie Exxon Mobil Corp.
Le navire s’était échoué sur un récif de la côte de l’Alaska en 1989 et avait provoqué une pollution de plus de 11 millions de gallons (41 639 m3) de pétrole brut sur 1 300 miles (2 092 km). Cela avait entraîné la mort de milliers de mammifères marins et de centaines de milliers d’oiseaux de mer ainsi que la fermeture des pêcheries de Prince William Sound et du golfe de l’Alaska. En 1994, le tribunal fédéral d’Anchorage avait infligé une amende de 5 Md$ (3,66 Md€) à Exxon, qui était parvenu à la diminuer de moitié en appel. Cette fois-ci, 32 000 plaignants ont envoyé une pétition à la Cour suprême lui demandant, non pas le réexamen du jugement qui prendrait encore des années, mais le rétablissement du montant initial. Selon eux, au cours des années de procédure, 20 % des victimes sont décédées et Exxon, devenu Exxon Mobil, a pu récupérer 5 Md$ grâce à la rentabilité de l’entreprise. Celle-ci a en effet récemment annoncé les bénéfices les plus élevés de son histoire.
De son côté, Exxon Mobil a déclaré avoir déjà payé 3,5 Md$ (2,56 M€) en frais de nettoyage, indemnisations et règlements divers, soit suffisamment pour ne pas être à nouveau mis à l’amende pour cette pollution. Les plaignants rétorquent qu’Exxon savait que le commandant de l’Exxon-Valdez était un alcoolique notoire, ivre au moment des faits, que seulement 14 % du pétrole répandu a été récupéré et que le commentaire d’un représentant d’Exxon, enregistré à l’époque, laisse entendre que le nettoyage avait été entrepris surtout pour un motif publicitaire.
