Le 5 janvier 2007, surpris par un avion très au large des côtes bretonnes alors qu’il faisait route de l’Angleterre vers le Portugal, le City-of-Paris, commandé par un capitaine britannique, laissait une traînée d’hydrocarbures de 5 milles de long dans son sillage. Immatriculé à l’île de Man et propriété de l’armement norvégien Hoegh Shipping, ce roulier est géré par le hollandais Azalea Maritime.
Dérouté sur Brest, le roulier a également dérouté les inspecteurs des Affaires maritimes qui ont découvert un séparateur mal entretenu et présentant surtout la particularité de fonctionner à l’envers! Le passage des eaux propres déclenche les alarmes alors que l’appareil ne réagit pas face à des eaux chargées d’huiles ou de mazout. Les inspecteurs constatent alors que l’eau douce arrive par un piquage ou tuyau de dérivation extérieur au séparateur.
Si lors de l’audience, l’un des contrôleurs s’est gardé d’affirmer que l’appareil était trafiqué, les associations de protection de l’environnement, elles, ne s’en sont pas privées. Le procureur a ainsi pris acte de "ce montage tout à fait original" pour requérir une amende de 350 000 €, somme bien plus élevée que celles requises d’ordinaire pour des pollutions de même ampleur. La défense, elle, a plaidé la relaxe, invoquant une "avarie soudaine" du séparateur. Jugement le 7 novembre prochain.