L’étude avait été lancée en mai 2006 par le ministre de l’époque, Stephen Ladyman, qui l’estimait indispensable car "les modèles commerciaux dans le monde changent si vite" et ce secteur "doit pouvoir réagir efficacement". Elle devrait clarifier la position du gouvernement dans ce domaine, compte tenu des nouveaux grands projets de ports à conteneurs.
RAPPORT D’ÉTAPE
Le rapport d’étape, rendu public en juillet, fixe des "conclusions générales" sur la future réforme portuaire en Angleterre et au Pays de Galles.
La demande annuelle de capacité devrait continuer à croître de 1 % jusqu’en 2030. Par contre, les trafics de conteneurs et de matériels roulants devraient atteindre "environ 3-4 %" l’an. Les nécessités de capacité sont donc prévisibles en:
• terminaux en eau profonde dans le grand Sud-Est à proximité des principales routes maritimes;
• services de feeders tout autour du pays avec des quais pour les accueillir;
• terminaux rouliers dans le Sud-Est pour le transport maritime à courte distance (TMCD) en Europe.
Les projets d’extension des terminaux conteneurisés déjà approuvés au cours des deux dernières années, "dont ceux de Felixstowe/Harwich, de London Gateway et de la Mersey, devraient y pallier jusqu’en 2020, mais, précise le ministère, d’après nos projections, une capacité supplémentaire sera indispensable au-delà".
Vu la croissance industrielle actuelle, le secteur privé devrait poursuivre les investissements nécessaires à l’extension portuaire, écrit le ministère, "d’autant plus que nous ne proposons aucun changement majeur dans la réglementation et le cadre d’exploitation des ports".
En fait, la variété des divers types de propriété devrait se pérenniser, à savoir les ports municipaux, les "trust" ports (autonomes mais soumis au contrôle de l’État) et ceux appartenant à des intérêts privés. Toutefois à la suite de l’étude réalisé par le cabinet PriceWaterhouseCoopers (JMM du 22-6-2007, p. 19), l’amélioration des résultats financiers des trust ports devrait être recommandée.
ENVIRONNEMENT ET ACCESSIBILITÉ
La réforme portuaire devrait davantage prendre en compte l’environnement dans les travaux maritimes. Un projet de loi, en cours d’élaboration, porte sur l’organisation de la gestion marine pour assurer une protection durable.
En outre, le gouvernement doit formellement se prononcer sur le rapport Eddington de décembre 2006 sur l’infrastructure nationale des transports. Ce rapport considère que les réseaux routier et ferroviaire d’accès aux principaux ports à conteneurs ne doivent pas être encombrés. Cette question est en effet sujette à polémique. Les ports, dont celui de Felixstowe, doivent financer eux-mêmes l’amélioration de ces réseaux au delà de leurs portes d’entrées, avant de pouvoir développer leurs installations pour conteneurs. Les organisations professionnelles, comme l’Association des transporteurs de fret, protestent vigoureusement. Selon elles, les coûts sont répercutés sur les usagers. Elles veulent donc que le gouvernement s’engage, en priorité, sur le financement de la remise en état des voies routières et ferroviaires d’accès aux principaux ports.