Le groupe Lafarge défend le projet d’extraction de sable au large du Morbihan qu’il promotionne en association avec Italcementi. Le dossier se trouve au stade des études, conduites dans le cadre d’un permis exclusif de recherche qui vient à échéance courant 2009. Ce délai est mis à profit par le candidat pour boucler diverses études et surtout pour tenter de dialoguer avec des opposants groupés dans le collectif Peuple des Dunes.
Les cimentiers visent un secteur de 4 km2 situé à trois milles des dunes d’Erdeven sur des fonds de 25 m qui serait exploité sur 30 ans à raison d’un navire sur zone deux heures par jour, prélevant sur l’ensemble 1 % du gisement. Les granulats seraient livrés dans les ports bretons, Le Rohu à Lorient, Quimper et Brest.
Les opposants affirment que cette extraction mettrait en péril l’environnement, avec des effets pervers comme un glissement des dunes, une atteinte à l’habitat des poissons et un risque de dissémination de planctons toxiques jusque-là enfouis vers les zones d’élevage d’huîtres.
Jean-Marc Goldberg, président de Lafarge Granulats Ouest, réplique que "les résultats des études relatives à la caractérisation des sédiments et des courants marins confirment l’absence de liens entre le périmètre de recherche et la bande littorale. D’autres analyses sont en cours, dont les résultats seront connus à mi-2008".
Tout en conduisant son dossier avec obstination, Lafarge recherche un dialogue et lance l’idée d’une médiation qui devrait être couverte par les pouvoirs publics. Le groupe souligne l’intérêt de son projet pour l’industrie bretonne qui, progressivement privée du sable de carrière, doit rechercher une alternative maritime.