Le 5 août dernier, le porte-colis lourd semi-submersible Teal, exploité par Dockwise, faisait son entrée au port Est de Port Réunion avec quatre portiques à conteneurs à bord dont deux montés; l’un d’eux devait y être déchargé.
Marc Tournet assurait le pilotage d’un "engin" de 116 m de large (représentant la longueur hors tout des portiques montés) et 73 m de tirant d’air; "accessoirement" la longueur hors tout du navire est de 180 m. De marque Reggiane, appartenant au groupe italien Fantuzzi, ces équipements avaient été chargés dans l’île chinoise de Zhangzou où ils ont été construits.
Compte tenu de la visibilité dont bénéficie la passerelle principale, à l’arrière, les commandes de conduite du navire peuvent être transférées à la passerelle d’avant, selon les besoins du moment. Ainsi jusqu’au cercle d’évitage, le Teal fut-il piloté de l’avant. Puis, de l’arrière pour la mise à quai.
Après 36 heures de dessaisissage et autres travaux préparatoires, le portique, présenté perpendiculairement au quai, fut débarqué "normalement". Ce qui a pris tout de même huit heures. Pour que le pont soit à la bonne hauteur, le navire s’est enfoncé. Présentes à bord, des remorques "mille pattes" ont assuré le déchargement par roulage.
Ces opérations ont été réalisées par une équipe envoyée par le constructeur aidée par du personnel de manutention local.
RÉDUCTION DE 18 % DU TEMPS D’ESCALE
Plus grand que les trois portiques déjà en place, ce nouvel engin permettra dès le mois de septembre d’opérer des navires plus larges et sur une hauteur plus importante. Sa capacité de service est de 78 t sous spreader. De plus, les nouveaux spreaders livrés peuvent chacun manutentionner deux 20’ à la fois. Ils s’ajustent automatiquement à la longueur ou au nombre des conteneurs à manutentionner.
Propriété de la CCI de La Réunion (CCIR), le 4e portique a été placé entre deux "petits", sur une longueur de quai inchangée. Les postes 10 et 11 bénéficieront donc bientôt de quatre portiques au grand soulagement des opérateurs et des transporteurs. En effet, le port Est n’étant déjà pas très grand compte tenu du trafic, les travaux préparatoires ont rendu inutilisable une surface certaine de quai pour assurer la mise en place du P4. Le coût de l’opération est chiffré à 9 M€, dont 40 % pris en charge par le Fonds européen de développement régional. Selon la CCIR, ce nouvel engin doit permettre de diminuer de 18 % le temps d’escale d’un navire, donc le coût de l’escale.
Peut-on raisonnablement penser que cela devrait diminuer le prix du transport maritime facturé aux importateurs?