Suite au passage de l’ouragan Dean sur les Antilles, l’arrêt pendant au moins six mois de l’importation de bananes représente une perte sèche de 20 000 EVP reefers pleins et presque autant de vides au rechargement pour le terminal Ouest du port de Dunkerque. Le port autonome et l’exploitant du terminal NFTIou, aux mains de l’opérateur APMT, peuvent faire face sans trop de difficultés. Du moins NFTIou doit-il négocier avec le syndicat docker CSOPMI un moindre recours à l’intérim. Il en va autrement des logisticiens.
Dunfresh, groupe ConHexa, a doublé récemment la surface de son entrepôt en température dirigée, portée à près de 29 000 m2. Malgré d’importants efforts de diversification, avec quelque 50 000 t de bananes du Surinam, et des flux de fruits à contre-saison d’Amérique latine, les importations des Antilles françaises représentaient encore 60 % de la charge de Dunfresh avant le sinistre. Outre d’importantes charges fixes d’emprunts, Dunfresh employait 47 personnes en CDI fin août, ainsi que des intérimaires en fonction de la charge de travail. Avec 4 900 m2 utiles, Banalliance exploite le second entrepôt spécialisé, jusqu’alors à 100 % dédié aux Antilles françaises. Le groupement martiniquais s’est spécialisé dans la réception de conteneurs chargés en vrac, et dispose d’un important équipement de palettisation. "Nous tirerons toutes les sonnettes, et nous poursuivrons nos efforts de diversification", répond Luc Van Holzaet, p.-d.g. de ConHexa. Le transport routier est également touché. Les transporteurs régionaux, comme Cotrans, Marquis, Depauw ou Plessiet, sont très engagés dans le conteneur, en particulier le premier nommé. Le spécialiste du réfrigéré Lapcanor s’est implanté spécialement à Dunkerque pour ce trafic. Enfin, il faut citer les très nombreux transporteurs espagnols, de retour du Royaume-Uni et d’Europe du Nord, qui viennent chercher un fret nord/sud, réfrigéré, à Dunkerque.