Le projet, mené par la société hollandaise 4 Gas, d’importer à partir de 2012 au minimum 2 Mt par an de gaz naturel liquéfié et de construire un site de stockage et de regazéification sur le terminal portuaire du Verdon échauffe les esprits avant même l’ouverture du débat public, prévu début septembre.
En effet, fin juillet, à l’issue d’une réunion extraordinaire, la CNDP, jugeant le dossier fourni par 4GAS "suffisamment complet", a décidé de lancer de septembre à novembre un cycle de 9 réunions publiques. Les deux réunions de lancement se tiendront le 17 septembre à Soulac et le 18 septembre à Bordeaux. Une commission particulière avait préalablement été nommée, composée de cinq membres et présidée par Louis-Julien Sourd, ingénieur général honoraire du génie rural des Eaux et des Forêts, expert agricole et aquacole.
Mais c’est dans un climat tendu et polémique que les premiers débats s’ouvriront. La prise de position de Dominique Bussereau, secrétaire d’État chargé des Transports, dans les colonnes du journal Sud-Ouest, début août, a fait l’effet d’une bombe au sein de la communauté portuaire bordelaise. Il s’est en effet déclaré "défavorable à l’implantation d’un terminal méthanier au Verdon", remettant en cause la pertinence économique du projet et sa compatibilité avec la vocation touristique de la région. Selon lui, d’autres options peuvent être étudiées, notamment celle d’une implantation sur le port autonome de La Rochelle. Cette déclaration n’a pas manqué de susciter de vives réactions dans la communauté portuaire bordelaise et chez des élus girondins, qui se sont posé la question de l’utilité d’un débat public après une telle prise de position. De plus, Dominique Bussereau a été taxé d’être "à la fois juge et partie" puisqu’il est également maire de Saint-Georges de Didonne en Charente Maritime. Dernièrement, il s’est déclaré prêt au dialogue, afin de calmer la polémique. Mais le climat est loin d’être apaisé, d’autant plus que le 15 août, à Port Médoc, le collectif verdonnais "Une pointe pour tous", qui revendique 1 800 adhérents, a mené une manifestation rassemblant près de 500 personnes, pour protester contre le projet du terminal méthanier au Verdon. Le collectif prévoit d’autres manifestations dès septembre et compte bien peser dans le débat public.