Le 9 août dernier, un Twin Otter de la compagnie Air Moorea s’abîmait en mer peu après le décollage de Moorea. Le pilote et 13 passagers sont morts, six sont portés disparus. Pour connaître les causes de cet accident, les enquêteurs du BEA ont jugé nécessaire de récupérer l’enregistreur de conversations, le VCR. Le Twin Otter ne possède pas d’enregistreur de vol. Les signaux émis ont permis de déterminer sa position, par 430 m de fond, sur des pentes à 45o. Après avoir étudié la solution d’un navire étranger, le comité interministériel, présidé par le ministre de l’Intérieur, a finalement requis (ou réquisitionné), pour environ 2 M€, le concours du câblier Île-de-Ré, en opérations à Nouméa. Celui-ci doit poser un câble entre la Nouvelle-Calédonie et l’Australie. Appartenant à Alda Marine, filiale de Louis Dreyfus Armateurs et d’Alcatel, le navire dispose d’un robot capable d’opérer jusqu’à 2 500 m et venait tout juste d’embarquer son câble sous-marin à Fidji. L’Île-de-Ré a appareillé de Nouméa le 19 août. Il devrait arriver sur zone à partir du 26 août. Le VCR émettra des signaux pendant 30 jours au plus.
Ce tragique accident a provoqué une vive émotion dans toute la Polynésie française. De nombreuses manifestations, à terre et en mer, ont eu lieu tout au long de la semaine. La première cérémonie à la mer a été organisée conjointement par la frégate Prairial et le Tahiti-Nui-I, navire administratif le 9 août. À bord de la frégate, les familles étaient invitées par le secrétaire d’État à l’Outre mer, Christian Estrosi. Sur le navire polynésien, 150 passagers ont pris place. Les pêcheurs, qui avaient eu le réflexe d’attacher les corps aux flotteurs de leurs lignes, s’étaient joints à la cérémonie. À 11 heures, le silence.
Une prière. Puis les fleurs, arrosées de larmes, traduisent un dernier adieu, aux 14 morts et six disparus.
