Il apparaît que le maillon faible de la chaîne de transports ne se situe ni sur mer ni à l’interface entre la mer et la terre, mais dans la desserte terrestre de l’hinterland. Les voies ferrées et routières constituent un goulet d’étranglement pour le développement du transport des marchandises", a déclaré le président de la République fédérale d’Allemagne, Hörst Köhler, le 7 juin dernier lors de la 32e journée du transport maritime allemand. Le succès des ports et leur capacité à conserver leur part de marché dans la concurrence internationale dépendent aussi de la modernisation des infrastructures à terre.
La collectivité doit se mobiliser, a ajouté Hörst Köhler, car "une infrastructure de transport moderne est une exigence impérieuse compte tenu de notre position centrale en Europe. […] Et naturellement, nous cherchons aussi les meilleures solutions économiques et écologiques pour le transport terrestre." "La mondialisation de l’économie et le fait que l’Allemagne soit devenue le « champion du monde de l’exportation », seraient, l’une ou l’autre, inconcevables sans transport maritime", a continué le président de la République. Une flotte de commerce efficace, des ports bien aménagés et une construction navale moderne sont des facteurs clés pour pouvoir participer avec succès au commerce mondial. L’Allemagne détient toutes les cartes pour résister à la concurrence mondiale.
Le ministère fédéral des Transports estime que le trafic annuel des ports allemands gagnera en moyenne 4,6 % par an pendant les années à venir. D’ici à 2012, la République fédérale, les Länder et les opérateurs portuaires devront investir globalement 12,6 Md€ dans le développement des capacités, note la secrétaire d’État du ministère fédéral des Transports, Karin Roth.
PROTÉGER L’ENVIRONNEMENT MARIN
Peter Ehlers, professeur et représentant l’Association nautique allemande, a insisté lui sur l’amélioration de la protection de l’environnement marin. Cela passe, notamment, par une harmonisation des règlements portant sur le transport maritime en Europe. "La protection de l’environnement et la compétitivité ne s’excluent pas", a déclaré Jens-Uwe Schröder, professeur à l’Université maritime mondiale de Malmö.
Le transport maritime est certes un des moyens de transport les plus écologiques, cependant, depuis longtemps toutes les possibilités techniques ne sont pas épuisées. Les armateurs ne sont pas les seuls à devoir répondre à la question de savoir "ce que nous sommes disposés à consacrer à l’écologie". Les consommateurs et les élus politiques doivent également y répondre.
Trafic: + 7 % au premier trimestre
Le trafic des ports allemands a atteint 77,5 Mt au premier trimestre, soit une hausse annuelle de 7,1 %. Selon l’Agence fédérale des statistiques, les entrées ont enregistré la plus forte hausse avec + 9,3 %. Celle des sorties a été de 3,9 % et celle du trafic intérieur (feeder et fluvial) de 7,2 %.
En 2006, les exportations allemandes avaient crû plus vite que les importations. Cette année, grâce à une meilleure conjoncture, les entreprises allemandes ont davantage vendu sur le marché intérieur et ont eu moins besoin de prospecter à l’étranger. Le trafic en transbordement à l’import, via l’Allemagne vers l’Europe de l’Est et la Russie, a également progressé. Il correspond à la demande accrue de produits de luxe, notamment électroniques fabriqués en Asie. Le trafic de conteneurs a augmenté de 14 %, poursuivant la tendance de 2006. Enfin, le trafic d’aciers et de métaux non ferreux a gagné 25 %, en raison des hausses de production des sidérurgistes allemands et de la demande de l’industrie manufacturière.
Michael Hogan