La rencontre du 5 juillet entre le président Saadé et l’intersyndicale officiers de CMA CGM a donné, selon le communiqué syndical, les résultats espérés par les seconds, sur des points précis. Ainsi l’appel à la grève prévu le 11 juillet a-t-il été suspendu. D’autant qu’ont été confirmés par écrit les aimables propos du président concernant les trois points suivants:
• La présence des représentants syndicaux, actifs ou retraités, sera bien maintenue dans toutes les réunions; celles de la commission paritaire officiers comme celles de négociation des accords collectifs.
• "L’entité direction de l’armement" est pérennisée. En clair, le directeur de l’armement est ou sera bien un ex-navigant et rien d’autre. Son suppléant est bien le capitaine d’armement, lui aussi ex-navigant. Cependant, "la DRH […] participe à toutes les instances de dialogue", ajoute Alain Wils.
• Les prérogatives de la Commission paritaire Officiers restent inchangées. Cette commission restant l’instance spécifique de négociation pour tous les accords officiers à venir.
Tous les moyens de négociations sont donc confirmés.
UNE SUSPENSION ET NON UNE ANNULATION
Enfin, le président a donné "son aval" pour renégocier le dossier sur le déroulement de carrière des officiers afin de préparer l’avenir et permettre de disposer de futurs officiers supérieurs qualifiés pour armer les navires au plus tard en 2011.
C’est sur ce point que l’Intersyndicale est toujours inquiète après avoir lu le courrier d’Alain Wils même si elle note de nombreux points positifs: "Le spectre de la dispersion des officiers français sur tous les navires en propriété avec quelque part un relent de RIF qui ne laissera sûrement pas indifférent les « hauts responsables » syndicaux qui suivront cette affaire avec la plus grande acuité!" note le communiqué du 6 juillet.
"Restera le cruel dilemme de savoir si les officiers « actifs » de la CMA CGM accepteront de survivre dans un contexte qu’ils ne veulent pas a priori, si l’on interprète les premières informations distillées de la part de la direction, ou s’ils préféreront disparaître progressivement au fur et à mesure du retrait des navires sous GIE. D’autant que le projet s’accompagnerait d’un enterrement de première classe de la polyvalence (1) avec une menace encore plus grande sur la filière machine" poursuit-il.
"[...] En somme, aujourd’hui, « sans exclure une négociation intelligente pour reprendre les mots du président », nous n’avons pas gagné que le combat qui consiste à pouvoir être en première ligne avec notre logistique pour entamer éventuellement un combat suivant beaucoup plus important".
1) Une polyvalence dont la pertinence semble être mise en cause par le rapport adopté en séance plénière du CSMM en janvier dernier (p. 41 actions no 19 et 20)
Comme un héritage du passé
On ne comprend pas facilement pourquoi les syndicats de navigants ne veulent voir qu’une seule tête: celle du directeur de l’armement directement rattaché à la présidence, reconnaît un ancien cadre supérieur de la CGM, interrogé à ce sujet. Cela viendrait justement de cette belle époque durant laquelle le moindre mouvement de mauvaise humeur des bords remontait en ligne quasi directe à Claude Abraham. Certains représentants syndicats ont connu cette période. Cela dit, le climat social des bords CGM ne peut se comparer avec celui de CMA CGM, infiniment plus calme. La croissance exceptionnelle de la compagnie y est sans doute pour beaucoup. Enfin, il n’y a plus de tutelle pour se mêler de tout et de rien, souvent à tort et à travers.
M.N.