Après quelques semaines de rodage, le Medad (ministère de l’Écologie, de l’Aménagement et du Développement durables) est en ordre de marche. Pour nous, voici venu le temps de l’action", a commencé l’hôte de l’Hôtel de Roquelaure, siège du Medad, Jean-Louis Borloo. Il a rappelé que le président de la République a "pris l’engagement, devant les Français, de placer le développement durable au cœur de ses priorités". Pour passer des paroles aux actes, Nicolas Sarkozy a voulu la création d’un grand ministère, "seul ministère d’État du gouvernement", précise Jean-Louis Borloo, qui disposera des leviers et des moyens d’action de tenir les engagements pris. Refusant les a priori d’opposition entre écologie et économie, et les effets de mode, il parle de "révolution écologique et économique". Les contours de cette politique comprennent plusieurs points, dont l’accroissement de "la compétitivité des ports et de la sécurité maritime".
AUGMENTER LA PART DU FRET NON ROUTIER
Le passage à l’acte se matérialisera par la tenue d’un "Grenelle de l’environnement", sorte de grande négociation qui doit aboutir avant la fin du mois d’octobre de 20 à 30 propositions concrètes et quantifiables. Parmi celles-ci figure le transfert modal de la route vers les modes alternatifs que sont le fer et le fluvial. Le président de la République l’a rappelé lors d’un déplacement à Roissy le 26 juin. "Jean-Louis Borloo a un objectif simple et précis pour les cinq ans qui viennent: augmenter d’un quart, d’ici à 2012, la part du fret non routier." Il a surtout évoqué le fret ferroviaire. "La vérité, c’est qu’il y a un problème de coût et de service et que le fret ferroviaire ne trouvera sa croissance que dans la réorganisation qu’engage la SNCF et dans le développement de la croissance", a continué le chef de l’État. Jean-Louis Borloo, élu du Valenciennois a préféré développer ce thème en se penchant sur Seine-Nord. "Nous allons pousser ce projet. Notre première étape sera de vérifier et de valider auprès de tous les acteurs les données de ce projet pour être sûr qu’il se réalise. Ensuite viendra la phase de financement. Il s’agit d’un enjeu majeur, mais nous n’allons pas faire Seine-Nord uniquement sur la ligne budgétaire allouée à VNF, nous devons trouver d’autres sources."
LE MARITIME, LE PARENT PAUVRE
Le ferroviaire d’une part, le fluvial d’une autre, à chaque fois les responsables gouvernementaux ont omis d’aborder l’alternative maritime. Dans une déclaration commune, Armateurs de France, le Bureau de promotion du cabotage maritime (BP2S), le Cluster maritime français (CMF) et l’Institut français de la mer (IFM) se sont étonnés "de l’omission de toute référence au transport maritime, et plus spécifiquement au transport maritime à courte distance (TMCD) et aux autoroutes de la mer." Ils ajoutent, d’une seule et même voix, que "l’alternative maritime est incontournable […] et le candidat Nicolas Sarkozy avait clairement déclaré en avril que « pour soulager le réseau routier français, les autoroutes de la mer constituent une alternative crédible ». Nous pensons qu’il faut maintenant avancer résolument dans cette voie".
Au cabinet de Jean-Louis Borloo
La composition du cabinet du ministre de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durable est officialisée: dans le JO du 28 juin était publiée la nomination de Laurent Raverat en tant que chef de cabinet de Jean-Louis Borloo.