Face à la croissance de la demande de transport, le manque de navires et de terminaux appropriés devient criant. L’armateur, basé à Hambourg, a laissé entendre qu’il examinait les situations des principaux ports pour prendre des participations dans des terminaux.
"Nous sommes prêts à nous engagés à long terme avec des terminaux qui investissent, mais en tant qu’actionnaires" nous a confié l’armateur. Ce point de vue, qui n’a pas manqué de retenir l’attention des spécialistes anversois du secteur, résulte d’un constat. Le conteneur est le principal concurrent du conventionnel, toutefois les terminaux qui traitent ces trafics ne sont pas intéressés par les colis lourds et projets industriels. Ces cargaisons provoquent des interruptions de leurs opérations. Ainsi, à Hambourg, Eurogate a augmenté ses prix en raison des interruptions occasionnées pour ces opérations.
PAS DE PRIORITÉ AUX NAVIRES CONVENTIONNELS
Cette analyse est partagée par d’autres armements. Jean-Frédéric Brion, président de l’armement Conti-Lines. L’armateur se plaint de la congestion chronique de certains ports, notamment en Afrique. Ce mal perturbe considérablement les horaires des services. Les navires n’ont aucune priorité dans les ports, alors que les marchandises transportées ont autant de valeur que celles qui se trouvent à bord des porte-conteneurs. Et ce qui est valable dans les ports s’applique parfois pour le passage de voies comme le canal de Panama. Même la réservation prélable peut être remise en cause par l’autorité du canal.
Conti-Lines partage le point de vue de Bertraam Rickmers de s’impliquer dans la manutention pour faire face au désintéressement des manutentionnaires dans le conventionnel.
Jean-Jacques Westerlund, président d’Alfaport (secteur privé anversois) et manutentionnaire est d’avis qu’il y a beaucoup à faire du côté de la manutention. Parmi les propositions, il préconise un recours à des dockers spécialisés, une plus grande flexibilité des équipes, et une évolution vers du travail de nuit, voire une ouverture des terminaux conventionnels 24 h sur 24.
