Des alternatives limitées dans le détroit d’Ormuz

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Selon l’agence internationale de l’énergie (AIE), ces pays sont très conscients des risques encourus par leurs exportations en cas d’escalade diplomatico-militaire dans la région, consécutive à la poursuite du processus d’enrichissement de l’uranium par Téhéran. En avril, les Émirats arabes unis ont conclu, avec l’entreprise allemande de travaux publics ILF, un contrat portant sur la construction d’un pipeline de 360 km entre le site de Habshan et le port de Fujairah. Cet oléoduc aurait une capacité de 1,5 million de barils par jour (bpj), soit un peu plus de la production des émirats, et réduirait d’autant leur dépendance à l’égard du détroit d’Ormuz. Toutefois, l’AIE estime que le recours aux oléoducs restera limité à cause du coût énorme de leur financement. Sur les 13,4 Mbpj franchissant le détroit d’Ormuz, seulement 2,8-4,3 Mbj pourraient emprunter les futurs pipelines. Déjà, l’Arabie saoudite utilise l’oléoduc Abqaiq/Yanbu vers la mer Rouge. En cas de crise quelque 4,8 Mbj (plus de la moitié de sa production) pourraient y être déroutés. L’Irak pourrait utiliser l’oléoduc Kirkouk/Ceyhan débouchant sur la Méditerranée, mais pour seulement 300 000 bpj sur une capacité installée de 1 Mbpj. Quoique le Koweït et le Qatar soient les plus vulnérables à une tension autour du détroit, le premier se concentre sur ses projets intérieurs et le second met l’accent sur la sécurité de ses exportations de gaz naturel (31 Mt/an).

IMPORTANCE STRATÉGIQUE DE PLUS EN PLUS GRANDE

Actuellement, 90 % des exportations de pétrole brut des pays du golfe Persique passent par le détroit d’Ormuz ainsi que 2 Mbpj de produits pétroliers, du gaz naturel, des produits périssables, des conteneurs remplis de biens manufacturés, du minerai de fer et les fournitures militaires américaines à destination de l’Irak. Selon l’AIE, quelque 30-34 Mbpj de pétrole brut passeront par le détroit en 2020.

D’après les analystes militaires américains, l’Iran, s’il se sent menacé, pourrait miner le détroit et donner une dimension régionale à un éventuel conflit. Il a déjà admis avoir déployé des rampes de missiles antiaériens et anti-navires dans l’île d’Abou Musa, proche des chenaux maritimes dont la largeur avoisine 2 milles dans chaque sens. Entre 1984 et 1987, le conflit irano-irakien avait débouché sur "la guerre des pétroliers", pris pour cibles par les belligérants. La baisse de 25 % des exportations pétrolières des pays du golfe Persique avait conduit les États-Unis et la France à intervenir pour sécuriser les chenaux. Aujourd’hui, une force navale américaine est déployée en permanence au large de la côte iranienne.

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