La coopération entre Fairmount Marine et LDA (Louis Dreyfus Armateurs) ne date pas d’aujourd’hui. À plusieurs reprises, Fairmount a assuré le transport des grues flottantes de LDA depuis les Pays-Bas jusqu’en Indonésie. Ensuite, lors du renouvellement de l’appel d’offres par la Marine nationale, en novembre 2003, pour la mise en service d’un remorqueur de haute mer à Brest pour la surveillance du rail d’Ouessant, les deux armements ont postulé conjointement. Leur dossier n’a pas été retenu. Plus tard, en 2005, les deux armements ont créé une co-entreprise à parts égales, pour l’exploitation d’une barge semi-submersible, Gavea-Lifter. "Au fur et à mesure que nous avons étendu notre coopération, nous avons appris à nous connaître et à travailler ensemble", explique Antoine Person, secrétaire général de LDA.
En reprenant l’activité de Fairmount, LDA consolide sa position dans les métiers liés à l’offshore. "Nous sommes actifs dans la recherche sismique au travers de la CGG et de la pose de câbles. Avec Fairmount nous consolidons notre position dans ce secteur d’activité en ajoutant une branche complémentaire à ces services de l’offshore."
L’ÂGE DE LA FLOTTE, UN ATOUT
"Dans le milieu des services offshore, Fairmount ne fait pas partie des majors. Ses atouts se trouvent plutôt dans une flotte récente", continue le secrétaire général de l’armement français. En effet, Fairmount se trouve, dans son activité de remorquage, face à des grands noms comme Wijsmuller et Semco Salvage et Marine. Dans cet environnement, Fairmount ne rivalise pas par sa taille. Ses atouts reposent plutôt sur une flotte de douze unités relativement récentes; huit d’entre elles ont moins de deux ans tandis que les quatre autres ont été construites entre 1983 et 1997. "Les concurrents de Fairmount n’ont pas investi au cours des 25 dernières années. Nous avons donc une longueur d’avance par rapport à eux sur notre flotte."
Et la flotte paraît être un élément majeur pour l’avenir. Le marché des moyens de production d’hydrocarbures devrait s’accroître dans les prochaines années. La mise en service de nouvelles unités d’exploitation et le besoin de caréner les moyens existants sont tels que le remorquage de haute mer devrait croître de manière exponentielle. De plus, le vieillissement de la flotte de remorqueurs inquiète leurs propriétaires et leurs assureurs dans les opérations de transport. "Dans ce contexte économique changeant, Fairmount a une carte à jouer qui peut permettre de prendre de meilleures positions pour l’avenir." Et pour surfer sur cette vague, Fairmount a déjà prévu de nouveaux investissements. Deux barges semi-submersibles d’une capacité de 50 000 t sont en construction ainsi que deux remorqueurs de haute mer. Ces derniers auront une puissance de traction de 205 t et 280 t, "ce qui permet de tracter une FPSO (Floating Production, Storage and Offloading, unité flottante de production, de stockage et de déchargement) à une vitesse de huit à dix nœuds", précise Antoine Person.
Fairmount en quelques chiffres
Créé en 1979 par Henk J. van den Berg, Fairmount a démarré ses activités comme agent général de Fukada Salvage et Marine Works, un armement japonais opérant dans le remorquage de haute mer et le transport de colis lourd par navires semi-submersibles. Depuis 1995, Fairmount BV est devenu indépendant. Fairmount a réalisé en 2006 un chiffre d’affaires de 100 M$, en constante progression sur les dernières années. Entre 2004 à 2006, il a ainsi gagné 50 %. Fairmount dispose de douze unités: FM-Sherpa; FM-Summit; FM-Alpine; FM-Glacier; FM-Expedition; FM-Fjord; FM-Fjell; Gavea-Lifter; Hua-An; Ocean-Seal; Ocean-Orc et Fairmount-Fuji.