> L’accroissement des déséquilibres (imbalances) entre l’Europe et l’Extrême-Orient entraîne une augmentation du nombre des conteneurs vides à renvoyer en Asie; ce qui constitue un coût substantiel pour toutes les compagnies, explique Hapag-Lloyd (HL) dans un communiqué du 29 mai.
En conséquence, la compagnie allemande, 5e transporteur mondial de conteneurs, a "décidé de limiter le transport de conteneurs lourds sur cette route. La capacité de transport ainsi libérée sera utilisée pour charger des vides à destination de l’Extrême-Orient. En outre, cette décision présente l’avantage de faciliter l’optimisation des capacités de transport des navires et les économies de combustible dépassent la contribution financière des conteneurs lourds. HL prévoit de maintenir cette stratégie tant que les conditions de marché ne se seront pas améliorées".
Et tant que les chargeurs européens, et français en particulier, ne se seront pas manifestés, pourrait-on ajouter. Il est en effet de notoriété publique que la France exporte vers l’Asie des marchandises relativement pauvres (comme les résines et autres produits chimiques de base) donc lourdes. Dire à un gros chargeur que sur le "trade Far-East", il peut "se garder" ses 20’ à 20 t, pourrait paraître audacieux, notamment pour les autres dessertes proposées par la compagnie. Cela fait pourtant des années que les chargeurs asiatiques paient "plein pot" pour que leurs homologues européens se permettent de jouer les "précieuses" et de faire baisser les taux du fait de la faiblesse de leurs volumes.
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D’autre part, les compagnies associées à HL sur cette desserte ont peut-être leur mot à dire. "Sans oser le dire officiellement comme HL, nous avons un sentiment d’exaspération face aux exigences de certains chargeurs européens, répond un chef de ligne, leur marchandise ne paie pas et « bouffe » du port en lourd. Les chimistes allemands veulent les vides gratuitement dans leurs usines par exemple. Et en plus, leurs réceptionnaires gardent nos conteneurs plus de 15 jours pour nous les restituer dans des zones sans fret de retour. De plus en plus, nous déclinons ces offres pour nous concentrer sur le sens qui paie, l’Eastbound. Cela dit, je ne trouve pas cette situation très saine".
