La mise en exploitation d’un des plus grands terminaux méthaniers est prévue au printemps 2008. Quelque 500 M€ ont été investis sur une installation qui confirme GDF comme leader européen en GNL. La page, pas tout à fait tournée, du conflit au PAM de mars dernier n’a pas ralenti le chantier du terminal méthanier GDF2.
Lancé il y a trois ans, il se présente comme un des plus importants de France: pas moins de 150 000 t de béton, plus que pour le viaduc de Millau, ont été injectées sur la presque île de Fos Cavaou, plage discrète de naturistes il y a encore quelque temps. Deux des trois immenses réservoirs de 110 000 m3 chacun qui s’élèvent à 39 m de hauteur sont déjà achevés. Leurs imposantes structures de 80 m de diamètre aux parois de 80 cm d’épaisseur barrent les 80 ha du site alloué par le Port autonome de Marseille (PAM), pratiquement en face des hauts-fourneaux d’Arcelor-Mittal. Tandis que les dernières vérifications sont apportées aux deux citernes terminées, des équipes mettent la dernière main sur le troisième réservoir, notamment sur son dôme et son revêtement en acier.
À la fin de cet automne, le chantier s’achèvera comme prévu. Un test grandeur nature sera réalisé au cours de l’hiver avec un premier navire chargé de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance d’Égypte. Il devrait apporter quelque 155 000 m3 de GNL, "soit l’équivalent de la consommation de la ville du Havre pendant un an", précise Jean-Marc Leroy, vice-président de la direction des grandes infrastructures à GDF et président de la Société du Terminal Méthanier de Fos Cavaou (STMF). Cette dernière société, filiale commune de GDF (69,7 %) et de Total (30,3 %) qui a conduit le projet (investissement de 500 M€) sera chargé d’exploiter le nouveau terminal où devraient transiter annuellement 8,25 Mdm3 de gaz naturel.
La mise en exploitation commerciale est programmée pour le début 2008. Sur les 80 ha de terrains concédés par le PAM, GDF disposera alors d’une installation qui le confirmera comme leader européen du GNL. Titre auquel le terminal de Fos-Tonkin, opérationnel depuis 1972, contribuait déjà.
Mais si le chantier touche à sa fin, reste à régler l’explosif dossier social. Au terme d’une grève de trois semaines en mars dernier, les agents du service hydrocarbures du PAM ont arraché la participation "de cinq équivalents temps plein" aux opérations de déchargement des navires. Leur intégration dans les équipes de GDF n’est pas encore bouclée. Des discussions pour ce mois de juin devraient préciser le rôle de chacun dans la manipulation des trois bras de déchargement du GNL qui arrive à − 162 oC et du bras de chargement.
Et 300 M€ sur deux centrales électriques
En plus du terminal méthanier de Fos Cavaou, GDF participe à la construction d’une centrale électrique 420 MW, associée à un cycle combiné à gaz naturel, sur 5 ha du site de l’usine de production d’acier plat d’Arcelor-Mittal. C’est d’ailleurs en collaboration avec le sidérurgiste international que CycoFos, filiale de GDF, réalise une autre centrale plus conventionnelle d’une capacité de 60 MW qui valorisera les gaz des hauts-fourneaux. Maître d’ouvrage, Alstom a ouvert le chantier qui emploie 400 personnes depuis l’été dernier. La mise en exploitation des centrales est annoncée pour fin 2008. Elles représentent un investissement de 300 M€ qui s’ajoute aux 500 du terminal méthanier. Ce qui fait de GDF, le premier investisseur de zone industrialo-portuaire de Fos. À noter, le groupe Suez construit également une autre centrale de 420 MW sur le site de Caban-sud.