Lafarge a obtenu courant mai la signature d’un permis de construire un poste sablier au port du Rohu en Lanester. Ce projet émane de la Société rennaise de dragage, une de ses filiales, qui doit investir 3,5 M€ sur un terrain de 3 ha et créer huit emplois. Relié au quai par une conduite, il comprendra un crible, un broyeur, une aire de stockage, un système de chargement des camions et un pont-bascule. Les travaux débutent cet été pour une mise en service espérée au premier semestre de 2008.
À terme, le groupe voudrait y recevoir le sable qu’il pourrait prélever au large de Lorient, sous réserve d’obtenir des droits d’extraction. Dans l’immédiat, il sera desservi par un armement français à partir des bancs du Pilier (44) et de Chassiron (17), pour approvisionner le grand Lorient. Selon le groupe, ce trafic est très attendu, en raison de la fermeture ou de l’épuisement des gisements terrestres. En définitive, il pourrait atteindre 600 000 t.
En signant le permis deux ans après la première demande, le maire de Lanester a mis fin à une guérilla découlant de plaintes préventives de quelques riverains et d’un contexte politique local éclaté. L’un de ses prédécesseurs avait eu la prétention de vouloir limiter le trafic sablier du Rohu à 400 000 t annuelles, alors qu’il dépasse les 600 000 t avant même l’arrivée de Lafarge. Le maire actuel a été obligé de signer sous la menace d’une astreinte de 800 € par jour. Le trafic sablier est jusque-là assuré par SVA et Sablimaris, ce dernier ayant aussi décidé de construire un poste neuf.
La rade de Lorient offre le cas original d’élus qui voudraient limiter les trafics portuaires. Leur seul moyen d’action se situe au niveau des permis de construire, mais un permis ne peut être refusé s’il respecte lois et règlements. Dans cette région, le tribunal administratif devient pour tout projet un lieu de passage obligé.