> Le 30 avril, Teamlines, la filiale de droit allemand du belge Delphis, spécialisé dans le feedering en Europe, a mis un terme au service DCC (Delphis Channel Connexion) qui reliait les ports de Rotterdam, Le Havre, Felixstowe, avec Dunkerque comme hub central, touché deux fois par semaine. En remplacement, Teamlines inscrit, depuis le 3 mai, Le Havre et Dunkerque une fois par semaine (les mercredi et jeudi) dans la rotation de deux navires, les Encounter et Uppland, opérés dans le cadre de son service Rotterdam/Portugal.
Reste à vérifier que l’offre conviendra à des clients échaudés par un arrêt sans crier gare de DCC, et que les horaires, tendus, pourront être tenus. DCC avait transporté plus de 20 000 EVP en 2006, dont 14 000 EVP à l’escale de Dunkerque. Les attentes excessives dans les grands ports seraient cause de cette décision. Le 10 octobre 2005, les ports de Dunkerque et de Lille, créateurs et opérateurs de ce service feeder à travers leur GIE Nord Containers Service (NCS) avaient confié l’idée à Delphis. Le concept date du début des années quatre-vingt-dix. L’UMC et le Port autonome, en particulier leurs présidents Christian Nerriec et Jean-Marie Caulier, avaient alors reconnu que Dunkerque ne deviendrait pas port principal à court terme. Les Dunkerquois avaient alors créé et financé leur propre service feeder, afin de proposer aux chargeurs un B/L Dunkerque à prix attractif, le but ultime étant de fixer les volumes à Dunkerque, et d’attirer un jour les navires mères. De nombreux armements, à commencer par CMA CGM, MSC, MOL, Hanjin, y ont trouvé un intérêt, sans que l’objectif final ne soit atteint.
L’exemple Toyota
Au service feeder maritime, NCS avait ajouté la commission de transport terrestre et la logistique fluviale. L’exemple le plus fameux, portant sur quelque 3 000 EVP/an, concernait la livraison de pièces en provenance du Japon, pour la Yaris assemblée à Onnaing, près de Valenciennes. MOL transbordait à Rotterdam sur NCS, (puis DCC), et rechargeait sur barge NCS jusqu’au port fluvial CCES de Prouvy, pour interface stockage et reprise routière. NYK pour sa part décharge à Rotterdam pour reprise barge jusqu’à Prouvy aux soins de CCES. Pris de court, MOL a, en attendant une solution pérenne, transféré ses boîtes sur le service direct de CCES, afin d’éviter une rupture d’approvisionnement à Toyota. L’usine indique avoir été prise de court par l’arrêt de DCC, décidé du jour au lendemain sans préavis.