Le groupe Renault est présent sur les quais de Grand-Couronne depuis 1975 avec son unité connue sous le sigle de "Renault CKD". C’est depuis ce site que Renault assure toute sa logistique overseas. Au fil des années, cette usine a évolué et ses missions sont aujourd’hui moins axées sur l’expédition de "collections" (les célèbres "CKD" – completely knocked-down cars –) que sur celles de lots de pièces. Ces derniers pèsent aujourd’hui la moitié des volumes, et se développent aussi à l’importation.
"Jusqu’à présent, nous expédiions 12 500 conteneurs vers Le Havre par la route, explique Didier Joly, directeur de l’unité. Début 2006, le Port autonome de Rouen nous a suggéré d’utiliser le transport fluvial… Finalement, en avril dernier, nous avons réalisé notre première expédition par ce mode." Renault vient en effet de décider de transférer vers la voie fluviale la moitié de ses volumes, soit environ 6 250 conteneurs par an (essentiellement des 40 pieds). Ce volume concerne principalement trois destinations, l’Argentine, la Colombie et le Maroc. "La condition de la réussite passe par la mise à disposition de conteneurs vides par les compagnies maritimes à Rouen." Trois ont accepté. Pour acheminer les conteneurs pleins depuis Grand-Couronne vers Le Havre, où les conteneurs sont chargés sur les lignes concernées, Renault s’appuie sur le service fluvio-feeder développé par Marfret. "Nous transportons 20 à 25 conteneurs Renault par barge", explique pour sa part Vincent Saurel, directeur de Marfret à Rouen. Pour Renault, le système présente plusieurs avantages: le recours à un mode alternatif, avec des avantages environnementaux qui ont été quantifiés (environ 625 t de gaz carbonique en moins par an) et une gestion facilitée (tous les conteneurs partent et arrivent ensemble, en temps masqué – l’acheminement se fait de nuit –).
