Depuis plusieurs semaines, la CGT accuse la Société nouvelle de remorquage du Havre (SNRH), qui concurrence les Abeilles au Havre de ne pas respecter ses obligations en matière de code du travail et d’effectifs. Ces allégations ont été confirmées à l’occasion d’une réunion du comité de suivi du remorquage, une structure qui réunit les armateurs, les Affaires maritimes, les syndicats et le Port autonome du Havre (PAH).
Le comité, qui se réunissait pour la quatrième fois depuis octobre 2006, s’est penché sur les contrôles effectués récemment par l’administration. Les Affaires maritimes ont constaté le non-respect des temps de travail et de repos soit au total sept infractions sur 70 jours de remorquage. "On ne peut pas jouer avec la question de la sécurité. Si de nouvelles infractions étaient constatées dans l’une ou l’autre entreprise de remorquage, nous serions amenés à suspendre l’agrément pour une durée de quarante huit heures. C’est la tolérance zéro", explique Jean-Marc Lacave, directeur général du PAH et président du comité de suivi.
La SNRH compte seize capitaines dans ses rangs, dont trois qui étaient encore récemment en formation ce qui expliquerait le manquement à l’égard du temps de travail. Par contre, l’administration n’a constaté aucune infraction concernant les effectifs de l’entreprise. Yvan Guiton, administrateur aux Affaires maritimes, indique que lorsque des dysfonctionnements apparaissent, un procès-verbal est systématiquement dressé et l’affaire est portée au procureur de la République qui décide ou non de poursuivre. Pour la SNRH, il s’agit d’un problème d’interprétation du décomptage des heures par rapport au décret du 31 mars 2005 relatif au temps de travail. La direction estime également qu’il y a dans cette affaire une présomption d’innocence.
L’entreprise, qui détient aujourd’hui 35 % de part de marché sur Le Havre, compte poursuivre sa stratégie de développement. "Nous avons fait une demande pour augmenter notre flottille de deux unités supplémentaires", indique un proche de la direction de la SNRH.
À noter également qu’une mission d’expertise travaille actuellement sur les besoins du port du Havre en matière de remorquage. Elle devrait prochainement rendre ses conclusions.