Les principaux ports du pays seront équipés de détecteurs américains de radiations entrant dans la fabrication de bombes "sales". Selon un communiqué du ministère mexicain des Finances du 16 avril, le ministère américain de l’Énergie commencera à fournir ces appareils d’ici à la fin de l’année et à former les douaniers des ports de Manzanillo, Lazaro Cardenas, Veracruz et d’Altamira, qui totalisent 92 % du trafic maritime du Mexique. De plus en plus de marchandises asiatiques à destination des États-Unis y transitent avant leur acheminement par voies terrestres.
Les États-Unis considèrent l’entrée d’éléments radioactifs, en contrebande dans un conteneur maritime, comme une menace majeure pour leur sûreté. Des terroristes pourraient en effet combiner ces éléments avec des explosifs classiques, fabriquant ainsi des bombes "sales" capables de disséminer des radiations sur une vaste étendue territoriale.
En février, la branche saoudienne de l’organisation Al-Quaïda a encouragé les attaques contre les pays vendant du pétrole aux États-Unis, dont le Mexique leur deuxième fournisseur. Toutefois, le secrétaire américain à la Sécurité intérieure Michael Chertoff a estimé suffisante la protection actuelle des installations pétrolières mexicaines. Mais, la frontière terrestre de 3 200 km à travers des zones désertiques constitue pour les terroristes un lieu de passage discret pour la contrebande d’éléments d’armes de destruction massive. En conséquence, le gouvernement américain y a envoyé des troupes et fait construire un mur, très controversé, pour réduire l’immigration clandestine et mettre un terme à la contrebande de drogue par cette voie.