> L’Assemblée de Corse a retenu jeudi 12 avril l’offre groupée de la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM) et de la Compagnie méridionale de navigation (CMN) pour assurer la délégation de service public (DSP) maritime entre la Corse et Marseille de 2007 à 2012. Si le vote n’a pas entraîné l’unanimité, aucun élu ne s’est prononcé pour la proposition de l’armement concurrent, la Corsica Ferries. Sur les 51 élus de l’Assemblée, 41 ont, en effet, voté pour l’offre SNCM-CMN, deux se sont abstenus et les huit membres du groupe nationaliste Unione naziunale n’ont pas pris part au vote. Le résultat exprimé après deux heures de débats était attendu.
Quinze jours auparavant, le conseil exécutif de Corse avait recommandé ce choix aux élus, écartant l’offre concurrente de la Corsica Ferries, estimant qu’elle ne satisfaisait pas aux exigences du "cahier des charges".
LA SIGNATURE SUSPENDUE JUSQU’AU 30 AVRIL
"C’est une excellente nouvelle et une étape importante qui conditionne la survie et le redémarrage de la société, dans le sens des attentes de ses clients et partenaires", a réagi à la nouvelle le président de la SNCM, Gérard Couturier. "Nous avons franchi une étape, mais ce n’est pas la dernièr", a abondé Robert de Lambilly au nom de la CMN. "Il y a une instance en cours avec la saisine du tribunal administratif de Bastia. Nous en attendons l’issue avec sérénité."
En effet, la Corsica Ferries a déposé la veille du vote de l’assemblée un référé"pré-contractuel" auprès du tribunal administratif de Bastia. "L’office des transports de Corse a rejeté notre offre pour des raisons techniques qui ne sont pas valables", assure son directeur, Pierre Mattéi.
Visiblement, Corsica Ferries tente de rééditer le coup qui avait conduit à l’annulation de la précédente décision de l’Assemblée corse par le Conseil d’État le 15 décembre dernier.
L’audience du tribunal de commerce de Bastia est fixée au 26 avril. En attendant, il a ordonné la suspension de la signature de la convention de délégation de service public jusqu’au 30 avril.
Pour le syndicat CFE-CGE de la SNCM, cette nouvelle procédure s’inscrit dans "le harcèlement juridique" dont fait montre la Corsica et qui "vise en permanence à détruire le système voulu par la Corse et la disparition de leur seul concurrent".