Pakistan: mise en place d’une politique maritime

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Le Premier ministre Shaukat Aziz a présenté les grandes lignes de la politique maritime au cours de la conférence internationale "Menaces et opportunités maritimes", tenue à Karachi en mars. Il a annoncé la création d’un ministère séparé pour les ports et le transport maritime et indiqué que le Pakistan participe à la Container Security Initiative.

L’Agence de sûreté maritime, responsable de la régulation et de la protection des intérêts maritimes nationaux, applique la réglementation internationale, effectue les opérations de secours en mer et de prévention de la pollution. La Marine contribue aux efforts internationaux contre les activités présentant un caractère illégal ou constituant une menace pour la sûreté en haute mer. À ce titre, elle participe à la Task Force 1540 en océan Indien qui lutte contre le terrorisme maritime, la piraterie, la contrebande et les trafics de drogue, d’armes et d’êtres humains.

Le Premier ministre a rappelé l’attachement du Pakistan au concept de "l’océan Indien zone de paix", impliquant la coopération plutôt que la confrontation. Il a souligné la nécessité pour les États riverains de travailler ensemble pour en partager les richesses. Cela passe par la protection de l’environnement marin et des côtes en réduisant les risques de pollution industrielle et d’exploitation illégale des ressources.

Le Pakistan se trouve au carrefour de l’Asie centrale, de l’Asie du Sud et du Moyen-Orient. Il constitue le plus court accès à la mer pour les pays enclavés et la partie occidentale de la Chine. Un réseau de routes et de voies ferrées est en construction pour multiplier les corridors avec toute la région. L’autoroute côtière (700 km) relie notamment Karachi au nouveau port de Gwadar, situé à l’entrée du golfe Persique.

GWADAR, TROISIÈME PORT EN EAU PROFONDE

Le trafic maritime du pays devrait tripler d’ici à 2010, alors que les ports de Keamari et Bin Qasim approchent de la saturation. Le port de Gwadar est donc mis en valeur sur 18 600 ha, en deux phases et selon les normes internationales. Son "master plan" prévoit les objectifs suivants:

• traitement du trafic maritime régional;

• augmentation du trafic de marchandises de la province du Balouchistan et de l’Iran;

• récupération de trafics terrestres des pays d’Asie centrale via l’Afghanistan;

• transit des vracs solides et liquides;

• accueil de sociétés d’entreposage et d’assemblage sur une zone industrielle de 4 000 ha;

• installation d’usines pétrochimiques et, sur 1 000 ha, d’une raffinerie capable de satisfaire les besoins du Pakistan, de l’Asie centrale et d’une partie de la Chine.

La première phase des travaux, aujourd’hui achevée, a coûté 248 M$ (185,81 M€) dont 198 M$ (148,34 M€) à la charge de la Chine, qui a aussi fourni 450 ingénieurs et techniciens. Le port peut accueillir des vraquiers de 30 000 tpl et des porte-conteneurs de 25 000 tpl. Il dispose de trois postes polyvalents, d’un quai de 602 m avec un tirant d’eau de 14,5 m, d’un chenal d’accès de 4,5 km et d’un bassin de giration de 450 m de diamètre. La seconde phase des travaux devrait durer une dizaine d’années. Son coût estimé à 600 M$ (449,54 M€) nécessitera aussi l’apport d’investissements privés sur la base "construction, exploitation et transfert". Le port sera alors équipé de neuf installations supplémentaires: quatre postes pour les conteneurs; un terminal pour les vraquiers de 100 000 tpl; un terminal céréalier; un terminal roulier; deux terminaux pétroliers pour les navires de 200 000 tpl. En février dernier, le groupe PSA de Singapour a obtenu les concessions pendant 40 ans d’un terminal polyvalent et d’un autre pour les conteneurs. Gwadar est aussi desservi par une nouvelle voie ferrée. La piste de l’aéroport voisin a été portée de 1,5 km à 4,5 km pour accueillir les avions gros porteurs. Enfin, le gouvernement a attribué à Gwadar le statut de "zone franche économique" dans l’espoir qu’il devienne comme Singapour ou Hong Kong. En cas de conflit dans le golfe Persique, estime-t-il, Gwadar pourrait représenter une solution de rechange à Dubaï, actuellement grand centre d’affaires pour les pays du Moyen-Orient, d’Asie centrale, d’Europe et d’Afrique et même pour la Chine et les États-Unis.

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