Ces lettres de grief reprochent à leurs destinataires d’avoir participé à une répartition de clientèle, d’avoir répondu de façon concertée à des appels d’offres et d’avoir "harmonisé" la tarification dans le transport maritime des vracs liquides.
Le début de l’affaire remonte aux "descentes- surprise" menées par la Commission les 19 et 20 février 2003, rappelle cette dernière.
Le 11 avril, la compagnie norvégienne Odfjell confirmait qu’elle avait reçu la veille, une pareille lettre de griefs. Elle ajoutait que durant les quatre ans qu’avait duré l’enquête, elle avait pleinement coopéré avec la Commission européenne.
Judicieusement, elle soulignait qu’après le début de l’enquête, ses procédures internes visant au respect des règles de la concurrence avaient été renforcées et tout le personnel concerné, sensibilisé.
Odfjell n’a pas jugé opportun de rappeler que Odfjell Seachem AS avait plaidé coupable aux États-Unis de collusion avec le groupe Stolt-Nielsen, Jo Tankers BV et Tokyo Marine. En automne 2003, Odfjell réglait une amende de 42,5 M$. L’origine du dossier remonte à la plainte déposée en 2003 aux États-Unis par Dow Chemicals et sa filiale Union Carbide contre ces transporteurs.
Simple coïncidence ou non, la décision européenne est tombée quelques semaines après que lui ait été remis un volumineux rapport (plus de 400 pages) intitulé "Legal and Economic Analysis of Tranp Maritime Services". Réalisé sous la maîtrise d’œuvre du norvégien Fearnley Consultants AS, en association avec l’américain Global Insight et le britannique Holman Fenwick & Willan, ce rapport ne fait aucune allusion aux décisions de justice américaine concernant le vrac liquide.