Que deviendront bientôt les deux cent cinquante kilomètres de voies ferrées qui sillonnent la zone industrielle et portuaire du Havre? Alors que la cession "à titre gratuit" de RFF vers le port autonome est suspendue à une signature du ministre des Transports et de la Mer, le conseil d’administration du PAH vient d’évoquer cette question stratégique, économique et sociale. Dès que le transfert sera effectif – c’est imminent, dit-on – la SNCF continuera alors de gérer et d’exploiter ces voies portuaires. Mais à l’horizon de la fin 2008, le port autonome devrait se diriger vers une délégation de service public (DSP). L’exploitation de ces lignes intraportuaires sera alors confiée à une entreprise retenue après un appel d’offres. Plusieurs sociétés auraient d’ores et déjà manifesté leur intérêt, comme Rail Link, la filiale ferroviaire de la CMA-CGM et de Véolia Transport. Mais une brèche dans la concurrence a déjà été ouverte il y a un an avec la naissance de la SAITH (Société d’aménagement des interfaces terrestres du Havre) chargée du transfert des conteneurs du Terminal de France, à Port 2000, vers le Terminal de l’Europe. Du côté des cheminots, cette situation inquiète. La CGT craint en effet de voir fondre de nouveau ses effectifs dédié au fret (soixante-dix personnes actuellement) et n’exclut pas un recours devant le Conseil d’État pour "maintenir le service public dans le port".
Ports
Voies portuaires: vers une délégation de service public
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