Les armateurs fluviaux se montrent plutôt satisfaits des évolutions du mode en 2006. Avec un trafic global en hausse de 4,7 % en tonnage, 2006 a succédé "au score historique de 2005", a rappelé Jean-François Dalaise, président du CAF. Il a ensuite "salué globalement l’action et la production de la DGMT et de ses directions". Plusieurs sujets furent abordés, notamment la réorganisation des commissions de surveillance, les arrêtés relatifs aux questions de pilotage à Nantes, au Havre en attendant celui de Marseille et enfin, les dispositions législatives sur l’indexation des frets sur l’évolution du carburant.
Dans le domaine social, le président du CAF a montré sa satisfaction avec la publication du décret du 4 janvier transposant la directive européenne relative à la durée du travail dans les entreprises fluviales. "Le délai pris pour son élaboration a été mis à profit pour intégrer nos spécificités professionnelles par des dispositions réglementaires", a souligné Jean-François Dalaise.
En matière fiscale, il s’est déclaré favorable à un système incitatif calqué sur celui des caisses mobiles rail/route qui conduit à délivrer un certificat d’économie d’énergie. "La mobilisation des investissements nécessaires au renouvellement du parc fluvial constitue un enjeu pour conforter les atouts de compétitivité et environnementaux de notre mode", a rappelé le président qui reconnaît le peu d’attractivité que peut avoir un système analogue à celui du GIE fiscal en maritime.
LES INFRASTRUCTURES AU CŒUR DE LA POLÉMIQUE
Parallèlement à ces dossiers, Jean-François Dalaise s’est plus largement étendu sur les problèmes d’infrastructure. "Ils doivent rester le point d’orgue de la politique fluviale." Sur ce "point", les divergences demeurent. S’il a salué la prise de conscience, récente, de l’hinterland fluvial pour les ports maritimes, certains dossiers doivent trouver une issue rapidement. Au Havre, les conditions réglementaires sont désormais en place pour la desserte de Port 2000 par le port historique sont en place. En revanche, "je déplore que d’autres dossiers de même nature s’enlisent dans la glu d’un statu quo administratif." Une perche lancée vers les responsables du gouvernement à propos de la situation sur l’étang de Thau. L’administration a tendance à considérer la navigation sur cet étang dans les mêmes risques que celle du Cap Horn, selon le président du CAF. Autre incompréhension, "l’opposition administrative persistante" pour les prestations d’avitaillement dans Port 2000 par des unités répondant aux mêmes conditions de sécurité que les barges conteneurs. Autre sujet un peu polémique, l’écluse fluviale du Havre. Si Jean-François Dalaise a félicité les services du ministère pour la décision sur les caractéristiques de cette écluse, il a demandé à voir réaliser rapidement sa maîtrise d’ouvrage, "pour un outil qui aurait dû être inauguré cette année selon le calendrier du CIADT de décembre 2003."
Passés ces dossiers, Jean-François Dalaise s’est déclaré satisfait de voir que le Port autonome de Marseille avait intégré, avant la construction, un accès fluvial direct au prochain terminal Fos 2 XL, "tirant les leçons de la situation havraise."
Enfin, le président de l’organisation patronale fluviale a fait remarquer que si les armements fluviaux et les chargeurs acceptaient la hausse des péages sur le futur canal à grand gabarit Seine-Nord, "leur poids devrait être compatible avec la réussite commerciale du canal qui a ses propres contraintes liées notamment à la concurrence modale."
Pierre-Alain Roche, directeur des transports maritimes, routiers et fluviaux à la DGMT, a rappelé l’intérêt du ministre pour le mode fluvial. Il a souligné le budget sans précédent de VNF pour le financement des voies existantes. "Le fluvial est à un niveau jamais atteint dans les contrats de plan", a indiqué Pierre-Alain Roche, en citant le chiffre de 750 M€ de travaux contractualisés. Sur les dossiers plus épineux, le directeur de la DGMT s’est montré plus prudent. "Nous sommes en discussion compte tenu de la délicatesse de certains dossiers", a indiqué en substance le directeur. N’est-ce pas là un moyen diplomatique de reporter la solution à ces dossiers après les élections présidentielles? À l’heure des bilans, le ton est plutôt au positif.