Nommant Jean-Marc Roué en qualité de président du Conseil de surveillance de Brittany Ferries, l’assemblée générale de Brittany Ferries a approuvé les comptes de l’exercice 2006. "En hausse de 4 %, le chiffre d’affaires consolidé s’élève à 379,4 M€", a précisé la direction. Et d’indiquer que 56 % de ce chiffre d’affaires émanent du transport et des prestations touristiques aux passagers, 22 % du fret, 21 % des ventes à bord et 1 % de divers. Le résultat courant consolidé s’établit ainsi à 28,5 M€, en progression de 10 M€. Avec une activité passagers maintenue (+ 0,3 %) dans un contexte toujours morose, le groupe a dégagé un résultat net consolidé de 17,4 M€.
Au cours du dernier exercice, sur les 7 lignes desservies par les 8 navires de la flotte, la compagnie a transporté 2 774 153 passagers (+ 0,3 %), 808 426 véhicules de tourisme (+ 0,7 %) et 233 780 camions et véhicules fret (+ 4 %). "Dans un marché transmanche en diminution de 2,9 % en passagers, de 2,1 % en véhicules en en progression de 5,4 % en fret, nous avons consolidé nos parts de marché: 9,7 % en passagers, 13,1 % en véhicules de tourisme et 5,8 % en camions et véhicule fret", s’est réjoui Jean-Michel Giguet, le président du directoire.
ON SERRE LES BOULONS
De bons résultats au vu de la morosité ambiante sur le transmanche, mais une situation financière dont la bonne santé doit beaucoup à de drastiques mesures internes de gestion. D’abord, un plan d’optimisation de la politique d’achats et de diminution des frais généraux a permis une économie de 10 M€. Une économie bienvenue quand on sait que le coût des soutes a enregistré une hausse de près de 35 % en 2006 pour dépasser les 36 M€. Un surcoût qu’a partiellement maîtrisé l’armement par une politique très attentive de la vitesse de croisière des navires. "Le Pont-Aven, par exemple, met ainsi trois heures de plus pour rallier Plymouth à Santander", a indiqué la compagnie. Forçant les commandants à garder les yeux rivés sur leur loch et leur compte-tours, la direction a ainsi pu économiser 4 M€.
Toujours au chapitre des économies, les exonérations de charges patronales entrées en vigueur en janvier 2006 et janvier 2007 représentent une économie cumulée de 10 M€ sur une masse salariale de 97 M€ (1). "Nous n’avons fait que la moitié du chemin", estime Jean-Michel Giguet. "En dépit de ces exonérations, le coût de revient d’un équipage français est 30 % plus élevé que celui d’un navire sous pavillon britannique ou italien. Et l’écart est encore plus grand avec le pavillon chypriote dont Irish Ferries se dote actuellement." L’objectif reste donc de parvenir au "net wages" que pratiquent certains pavillons, dont l’Italien, et in fine, de donner aux armements sous pavillon français premier registre de quoi lutter à armes égales avec la concurrence. On n’y est pas encore…
La morosité du trafic transmanche et la gestion très stricte des dépenses n’ont pas empêché la compagnie de poursuivre le renouvellement de sa flotte. Au Coutances (lire ci-contre) succédera l’Armorique dont la mise en service est programmée en 2008. Et la compagnie a également francisé, en février 2006, le Normandie-Express, mis en service en mars 2005 sur les lignes de Caen et de Cherbourg.
1) Les navigants représentent 68 % des 2 512 emplois équivalent temps plein que compte la compagnie.