Un gazoduc sous la mer Ionienne

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La Grèce et l’Italie vont construire un gazoduc sous la mer Ionienne de juillet 2008 à 2011.

Ce pipeline reliera la ville italienne d’Apulie au port grec d’Igoumenista, soit 200 km sous la mer. De là, il sera prolongé de 600 km à travers la Grèce pour rejoindre le gazoduc jusqu’à la Turquie, qui sera achevé vers la fin de cette année. Via le réseau de distribution turc de pipelines, l’Italie et le reste de l’Europe pourront ainsi importer directement 8 Mdm3 par an de gaz naturel de la mer Caspienne et du Moyen-Orient.

Aux termes d’un accord signé le 31 janvier entre le ministre grec du Développement Dimitris Sioufas et son homologue italien Pierluigi Bersani, les sociétés grecque Depa et italienne Edison auront l’exclusivité de l’exploitation du gazoduc sous la mer Ionienne pendant 25 ans. Edison disposera de 80 % de sa capacité et Depa de 20 %. En cas d’excédent de la capacité de 8 Mdm3, jusqu’à 10 % pourra en être vendu à des tiers. Les deux entreprises ont déjà entamé des discussions avec les pays producteurs de gaz de la région, notamment d’Afrique du Nord. Ultérieurement, le gazoduc italo-grec pourrait être connecté à un réseau de distribution jusqu’en Albanie et en République de Macédoine.

Un oléoduc transbalkanique

Après plus de 14 ans de négociations, la Grèce, la Bulgarie et la Russie ont conclu le 15 mars un accord sur la construction d’un oléoduc évitant le détroit du Bosphore, proche de la saturation.

D’un coût estimé à 950 M€, l’oléoduc reliera le port bulgare de Bourgas sur la mer Noire au port grec d’Alexandropoulis en mer Égée. Sa capacité initiale annuelle de 35 Mt de pétrole brut (700 000 barils par jour) en 2009 pourrait monter ultérieurement à 50 Mt. Son exploitation sera confiée à un consortium contrôlé à 51 % par les entreprises russes Rosneft, Gazprom Neft et Transneft. Le reste sera réparti entre les compagnies bulgares Bulgargaz et Transexportstroy et les entreprises grecques Hellenic Petroleum, Latsis et Petroleum Gas (filiale de Gazprom).

Actuellement, les retards de leurs navires à l’entrée du Bosphore coûtent aux compagnies pétrolières près de 1 Md$ (752 M€) par an.

D’autre part, les États-Unis et la Russie veulent renforcer leur influence respective dans le domaine énergétique. Ainsi d’après le sous-secrétaire américain à l’Énergie Clay Shell, l’oléoduc Bourgas-Alexandroupolis permettrait de prolonger l’oléoduc entre les mers Caspienne et Noire, exploité par un consortium dirigé par la compagnie américaine Chevron. En outre peu avant la signature de l’accord tripartite à Athènes, le sous-secrétaire d’État pour l’Europe et l’Eurasie Matthew Bryza avait mis en garde les pays européens contre une trop grande dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Mais pour le courtier russe Troïka Dialogua, cette dépendance n’est que de 16 % en tout, mais varie selon les pays. Ainsi, l’Allemagne importe 40 % de ses besoins en pétrole et gaz de Russie.

L.S.

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