Le trafic du port de Lille, tous modes confondus, a atteint 8,83 Mt en 2006 (+ 12,8 %). Avec dix sites dans la métropole et quatre excentrés dans la région, le trafic total a gagné 32 % en cinq ans. Cette progression est portée par le dynamisme des nouveaux quais, notamment celui d’Halluin, au nord de la métropole, mais encore très largement par la croissance du site originel de Lille. Les ports hors métropole, souligne le concessionnaire, ont presque doublé leur activité (encore modeste), tandis que les métropolitains progressaient de 9,3 %.
CONTENEURS: UN SECOND PORTIQUE À VENIR
Toutes les catégories de marchandises progressent, indique encore le concessionnaire. Les produits agricoles prennent 41 %, les déchets 27,3 % grâce à l’essor de la valorisation, les matériaux de construction sont en hausse de 11,7 %, les aciers de 11,6 %. À signaler un recul inhabituel du trafic global de conteneurs (− 4 %), malgré la progression du trafic fluvial (+ 2,52 %). Pendant trois ans, Lille conteneurs terminal (LCT) a été handicapé par d’importants travaux d’aménagement (pour plus de 15 M€). Mais, l’implantation d’un second portique sera précieuse dans les mois à venir. Bernard Pacory, le directeur du port, avance encore d’autres arguments: le chômage de six semaines de l’écluse de Flandres sur le canal Dunkerque/Escaut a pénalisé le trafic fluvial entre Dunkerque et son arrière-pays. Par ailleurs, estime-t-il, le déséquilibre des flux avec l’Asie encourage les armateurs, qui constituent l’essentiel de la clientèle de Lille, à dépoter dans les ports maritimes pour recharger au plus vite en Asie. Les débuts de l’activité des entrepôts de Delta 3, et l’essor du réseau de CCES à Valenciennes et Béthune, peuvent avoir aussi modifié certains flux.
Au total, le trafic de conteneurs a atteint 81 876 EVP en 2006, dont 9 693 EVP concernent la filière déchets valorisation. 72 183 EVP sont donc des conteneurs maritimes. Le trafic ferroviaire est resté quasi nul en 2006, avec 54 EVP enregistrés, et aucune liaison régulière en fonctionnement. Ce fait ne peut s’analyser indépendamment des décisions des armateurs, notamment Mærsk et CMA CGM, qui maîtrisent de plus en plus leurs flux intérieurs massifiés, depuis Le Havre et Zeebrugge. La voie d’eau, y compris les déchets, a réalisé un score record de 40 771 EVP, la route la dépassant légèrement avec ses 41 051 EVP.
Dans le domaine maritime, indique le porte-parole du port de Lille, Dominique Drapier, "les perspectives 2007 sont bonnes. LCT travaillera dans sa configuration élargie, le second portique sera prochainement opérationnel. Des décisions importantes doivent être prises dans les semaines et les mois qui viennent concernant notamment les flux de la filière valorisation, qui auront un impact sur les volumes. Globalement, le fonctionnement en réseau, qui juxtapose autour de LCT les apports de terminaux satellites et organise la collaboration entre plusieurs entités, s’avère pertinent et facilite le transfert de conteneurs toujours plus nombreux vers le mode fluvial. Nous sommes particulièrement satisfaits de notre année 2006 pour la voie d’eau, alors que les performances au niveau régional s’affichent un peu en retrait: cela tend à montrer qu’il ne s’agit que d’un incident de parcours et que le mode fluvial est plus que jamais un mode d’avenir."
Forte hausse de la voie d’eau
La voie d’eau progresse très fortement sur les quais du port de Lille, atteignant un record de 1,485 Mt (+ 23,8 %). Le trafic fluvial du port de Lille a longtemps été à la traîne de la route, stagnant plus de 20 ans entre 500 000 et 700 000 t. En 2001, il se limitait à 521 071 t, souligne le concessionnaire. Il a donc quasiment triplé en cinq ans. Il y a donc bien un changement d’attitude profonde des chargeurs.