Suite à un accord de principe conclu le 24 février entre les représentants du syndicat des Travailleurs unis du transport (TUT) et le transporteur ferroviaire transcontinental Canadian National (CN), le travail a finalement repris partout. Les négociations sur le renouvellement de la convention collective, échue depuis le 31 décembre, n’ayant pas abouti, les chefs de train et agents de manœuvre s’étaient mis en grève le 10 février. Les litiges portaient principalement sur les salaires et les clauses normatives.
Sous la houlette de la médiatrice nommée par le ministre fédéral du Travail Jean-Pierre Blackburn, l’entente de principe conclue le 24 février prévoirait une hausse de 3 % des salaires et une prime de 1 000 $ canadiens (645 €) à la signature. Le texte doit être maintenant ratifié par voie postale par les salariés concernés d’ici le 26 mars. Entre temps et même si le travail reprend, ceux-ci restent techniquement et légalement en grève. Le conflit pourrait donc redémarrer à la fin du mois. Le cas échéant, le gouvernement annonce d’ores et déjà que – dès que les conséquences se feront trop sentir sur l’économie nationale – il reprendrait l’étude d’un projet de loi forçant le retour du travail, en cours de débat par le Parlement.
LES RETOMBÉES SUR LES PORTS
La compagnie n’a diffusé aucune donnée précise sur les retombées du conflit, ni chiffré les pertes. Au prime abord, la situation a été plus problématique dans l’Ouest du Canada où le conflit a débuté alors que des retards avaient déjà été accumulés du fait de conditions climatiques difficiles (jusqu’à − 35 o). Au port de Vancouver, les mouvements de navire ont été perturbés. Le port estime ainsi avoir perdu 730 M$ canadiens (470 M€) après dix jours de grève, le volume de marchandises ayant chuté de 50 %. À l’Est, les ports de Montréal et Halifax n’auraient pas connu de perturbation majeure, outre des retards.
Par ailleurs, durant les deux semaines de grèves, certaines villes éloignées se sont retrouvées isolées. Le carburant a manqué par endroits, d’autant plus qu’une raffinerie de l’Ontario a été victime d’un incendie et a dû réduire production et livraisons. Le constructeur automobile Ford a fermé son usine de Saint-Thomas, en Ontario, par manque d’approvisionnement. Le secteur minier a également été touché.