Les potentiels de développement du cabotage en Atlantique existent

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Coastlink regroupe armements, transitaires et autorités portuaires décidés à s’impliquer dans le développement des lignes conteneurisées intra-européennes. À Nantes, les débats ont surtout porté sur la desserte des ports de l’Atlantique.

Mike Garratt, directeur général du consultant MDS Transmodal, est venu planter le décor. "Sur la dernière décennie, a-t-il expliqué, le trafic portuaire mondial conteneurisé a augmenté de 147 %. Sur le range Manche – mer du Nord, la progression s’est élevée à 110 %. Les ports de l’Atlantique de Cadix à Clyde ont, pour leur part enregistré une hausse de 70 % de ces trafics." Cependant, ces derniers ont encore un fort potentiel de développement selon le consultant. Depuis l’Espagne jusqu’en Écosse, le trafic conteneurisé est estimé à 8,5 MEVP. Ils en réalisent 66 %, soit 5,6 MEVP. Et Mike Garratt de continuer en regrettant le manque de liaisons intra-européennes entre ces ports pour développer les trafics. Il conclut en rappelant que les ports de la Manche captent une partie des trafics destinés à l’hinterland des ports atlantiques.

Gérard Jahoo, directeur des lignes au Port autonome de Nantes/Saint-Nazaire, a profité de cette réunion pour détailler la position du port ligérien dans ce contexte et les projets. L’autorité portuaire examine avec attention les évolutions du marché de la Baltique. Le volume d’échange avec la Baltique est évalué à 2,54 Mt. "Traduit en conteneurs, ce trafic s’élève à 210 640 EVP par an, soit une cadence hebdomadaire d’environ 200 EVP", continue Gérard Jahoo. Le potentiel pour remplir un navire par semaine existe. Le port ligérien a, dans ses cartons, plusieurs autres projets, notamment une autoroute de la mer vers Bilbao. Il projette aussi de créer une liaison avec la mer d’Irlande, la mer Baltique et la Péninsule ibérique pour des trafics conteneurisés.

L’exposé de ces projets est confronté à une difficulté chronique: le prix compétitif du transport routier. Thomas Brügmann, directeur général de l’armement OPDR, a tempéré ce propos. "Les routes sont surchargées en Europe. De plus, les opérateurs doivent faire face à un manque saisonnier de camions." Des paramètres qui peuvent dynamiser un transfert de la terre vers la mer d’une partie des conteneurs.

1 200 € POUR UN CAMION DE POLOGNE À NANTES

Philippe Piveteau, directeur logistique de la société Piveteau, a pu expliquer la position d’un chargeur. La société, spécialisée dans la transformation de bois, dispose de plusieurs sites dont un en Pologne à environ 80 km du port de Gdansk. Un peu provocateur, Philippe Piveteau a déclaré utiliser des camions pour acheminer depuis la Pologne vers la France ses produits. D’usine à usine, un camion lui revient à 1 200 €. "Par voie maritime, nous n’aurions pas les mêmes conditions tarifaires. De plus, par mer, le temps de transport est de 14 jours contre 3 ou 4 par route." Le choix économique est vite établi. Un responsable du port de Leixoes a voulu se dédouaner de cette analyse. "Je pense que le concept de porte-à-porte est révolu. Les opérateurs intra-européens doivent proposer des prestations différentes de celles des services intercontinentaux." Une analyse partagée par Mark Copsey, directeur général de Mac Andrews, armement spécialisé dans les relations intra-européennes et filiale du groupe CMA CGM. "Nous offrons la même prestation que les commissionnaires. Ils sont nos concurrents et nos clients et s’impliquent souvent dans les pré et post acheminements. Nous devons trouver de nouvelles voies de développement."

Les commissionnaires ont su parfois trouver dans le cabotage européen une alternative intéressante. Sea Road, société portugaise opérant en roulier, est née de la volonté des commissionnaires portugais de trouver une alternative au tout route. Elle s’est adaptée aux conditions économiques. Au démarrage, deux navires reliaient le Portugal à Zeebrugge et Southampton. Conscient que 60 % des exportations du Portugal vers la Grande-Bretagne sont destinées à la région de Liverpool, Sea Road a lâché un navire et centré sa desserte sur la ville des Beatles. Ce nouveau service est opérationnel depuis le 15 septembre.

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