Le 2 mars, Willem de Ruiter, directeur exécutif de l’Agence européenne pour la sécurité maritime (Emsa), et Volker Liebig, directeur des programmes d’observation de la Terre de l’Agence spatiale européenne (ESA), ont signé un accord qui renforce la coopération entre leurs agences dans le suivi et la surveillance maritimes.
Cette signature intervient au cours de la dernière phase préparatoire de mise en place du nouveau service satellitaire de surveillance des pollutions par hydrocarbures, qui doit couvrir la totalité des eaux "européennes et des hautes mers adjacentes". Opérationnel dès avril prochain, ce service qui permettra de détecter des déversements d’hydrocarbures au moyen d’images radar fournies par des satellites, alertera les États côtiers de l’UE et l’Emsa en moins de 30 minutes à compter de l’acquisition des images. Ces informations renforceront les capacités de surveillance aérienne et maritime des États côtiers afin qu’ils puissent détecter tout déversement important.
Selon cet accord, l’Emsa recevra le soutien de l’ESA sur les questions de développement de technologies spatiales destinées au suivi du trafic maritime et à la surveillance des pollutions en mer. En sa qualité d’utilisateur européen opérationnel de technologies satellitaires sur le long terme, l’Emsa fera part à l’ESA des besoins des utilisateurs en matière de nouveaux systèmes spatiaux et de nouvelles installations spatiales.
SURVEILLANCE DU TRAFIC
La Commission européenne et l’ESA sont en train de mettre en place l’initiative GMES (Surveillance globale pour l’environnement et la sécurité). Celle-ci a pour objectif de fournir à l’Europe, en temps voulu et de manière durable, des informations fiables sur les questions d’environnement et de sécurité qui répondent aux besoins des décideurs publics. Le développement de la composante spatiale GMES, coordonné par l’ESA, permettra à des organisations telles que l’Emsa de bénéficier sur le long terme d’un accès garanti à des observations satellitaires correspondant à leurs besoins en matière de surveillance de l’environnement et de suivi à des fins de sécurité. Le satellite Sentinelle-1 assurera plus particulièrement la continuité des observations radar du satellite Envisat sur lesquelles se fonde le nouveau service de surveillance de l’Emsa.
La disponibilité de "produits" d’observation de la Terre, et notamment de données radar en temps quasi réel couvrant de larges zones, est essentielle pour assurer à long terme la pérennité des services opérationnels de surveillance et de suivi en mer de l’Emsa. Avec cet accord, l’ESA montre qu’elle s’engage fermement à prendre en compte les besoins de l’Emsa, tant en ce qui concerne l’actuelle mission opérationnelle ASAR (1) d’Envisat que la préparation de futures missions SAR (Synthetic Aperture Radar).
1) L’Avanced Synthetic Aperture Radar permet de "voir" de jour, comme de nuit ainsi qu’à travers les nuages, précise l’ESA. Elle ajoute que le prochain dossier maritime devrait être la détection des fumées polluantes des navires
Quid d’Envisat
Lancé il y a cinq ans, Envisat est, à ce jour, le plus gros satellite d’observation de la Terre. Il est doté de dix instruments optiques et radar perfectionnés qui fournissent des observations en continu et assurent la surveillance des terres, de l’atmosphère, des océans et des calottes glaciaires. Les données qu’il transmet ont facilité, et continueront de faciliter, le développement d’applications opérationnelles et commerciales.