À bord du patrouilleur de service public Arago, repeint de neuf pour l’occasion, le ministre a souligné le fait que l’immigration clandestine par voie de mer était bien verrouillée, bien mieux que nos voisins transalpins ou transpyrénéens. Mais plus que les mailles du filet dont le ministre s’est plu à souligner l’ordonnance, c’est la distance respectueuse qui sépare la côte française de celle de l’Afrique du nord qui offre la meilleure des dissuasions. L’échouement en février 2001 de l’Est-Seat sur les côtes varoises et le débarquement de quelque 900 réfugiés Kurdes reste un épisode exceptionnel.
Le dispositif de surveillance des 2 000 km de façade méditerranéenne (dont 1 000 km en Corse) n’est rien s’il peut être contourné par l’Italie et l’Espagne, pays théâtres de flux massifs. C’est pourquoi, sous l’égide de l’Agence européenne de gestion des frontières Frontex, la France participe également à des opérations européennes conjointes de surveillance et de contrôle qui visent à sauver des vies en mer autant qu’à réduire l’immigration clandestine. La participation française à ce dispositif européen sera renforcée à promis le ministre de l’Intérieur devant les préfets et les consuls de l’Arc Méditerranéen.
LES RÉSULTATS DE LA LUTTE CONTRE L’IMMIGRATION CLANDESTINE
Suivant les chiffres 2006 de la Police de l’air et des frontières, 157 immigrés clandestins ont été interpellés l’an dernier entre les ports de Marseille et de Sète. Il s’agit pour l’essentiel de jeunes en provenance du Maghreb. Le bilan de la chasse au trafic de voitures volées est à peine plus important. Sur le port de Marseille, entre 150 et 200 véhicules volés sont seulement repérés avant leur départ par mer.
Le LAPI (lecture automatisée des plaques d’immatriculation) devrait permettre d’élever le score. Ce système développé en Grande-Bretagne, où il a fait ses preuves, se contente pour l’instant d’une autorisation d’expérimentation par la CNIL. Compose d’un bloc caméra, d’un calculateur équipé d’un logiciel de reconnaissance de plaques d’immatriculation et qui compare au fichier des véhicules volés, l’ensemble est placé à bord d’un véhicule de police. Le port de Marseille se verra doté avant la fin du trimestre de quatre appareils (25 000 € pièce).