Un bureau fédéral élargi de la Fédération française des pilotes maritimes (FFPM) s’est tenu à Nantes au début du mois de février. "Plutôt que de faire cela à Paris, nous le faisons dans les ports. Cela permet d’abord de nous réunir avec notre tutelle, les Affaires maritimes (directions régionales des affaires maritimes des Pays de la Loire et celle de Bretagne), pour faire le point sur les sujets qui peuvent se présenter dans les stations", explique le président de la FFPM, Jacques Sauban.
Ainsi, les problèmes particuliers des stations bretonnes sont surtout liés à la petite taille de ces stations de pilotage, à effectif réduit, qui doivent passer des accords de coopération pour assurer la pérennité du service. Par exemple, des accords sont passés entre Brest et Lorient, entre les Côtes d’Armor et Saint-Brieuc… "Nous avons également pu faire le point avec le directeur du Cross Corsen, et un représentant de l’action de l’État en mer, sur l’aide que peuvent apporter les pilotes. La préfecture maritime de Brest ayant la possibilité de faire appel à des experts, nous sommes au nombre de ces experts, pour les navires en difficulté", indique Jacques Sauban.
"OPTIMISER L’ÉCOULEMENT DES TRAFICS"
En ce qui concerne les démarches de formation, un projet de simulateur de manœuvre est en cours. Les stations du grand ouest, de Saint-Malo à Bayonne, et les ports des Dom-Tom, ont décidé de mettre en commun des moyens pour une formation à Nantes. Le Port autonome de Nantes/Saint-Nazaire devrait mettre à leur disposition un hangar. Il y a une étude en cours, "c’est un projet qui avance".
Chaque port aura la possibilité, avec ses logiciels de bases de données portuaires, sa configuration portuaire, de venir travailler à Nantes sur une machine mise en commun. "Actuellement nous discutons avec deux fournisseurs. C’est relativement onéreux". La fédération encourage cette démarche. Mais elle n’est pas chef de projet.
Lors de cette réunion fédérale, il a, bien entendu, été question de la politique portuaire européenne, et donc de la consultation qui a été mise en place par le commissaire Barrot.
"Nous ne pouvons que nous réjouir de cette démarche plus pragmatique que dogmatique, parce qu’il y a une réelle concertation qui a été voulue par la commission. Les pilotes, à travers leur association européenne, l’EMPA, participent aux consultations prévues. Nous avons fait valoir notre point de vue, en disant qu’ils assurent, en Europe, un service public de sécurité maritime et de protection de l’environnement. En particulier, dans une conjoncture de croissance des échanges maritimes, les pilotes sont là pour optimiser l’écoulement des trafics et l’exploitation des installations portuaires", confie Jacques Sauban.
Toutefois, le cœur de métier des pilotes reste d’assurer la maîtrise des risques inhérents à la circulation des navires, surtout du fait de leur taille de plus en plus importante: "Ils sont de plus en plus gros. Donc, les pilotes ont besoin de formation", souligne le président de la Fédération. De là, le projet de simulateur, par exemple, pour travailler dans des configurations portuaires qui, elles, ne changent pas.
LES PORTS NE SONT PAS ÉLASTIQUES.
Aussi, les pilotes font valoir ce rôle de maîtrise des risques. "Jusqu’à présent, cette mission de sécurité maritime, confiée aux pilotes par les États, justifie que ce soit attribué dans le cadre d’une organisation réglementée, comme c’est le cas pour le pilotage. Et donc attribuée à un seul opérateur”, précise Jacques Sauban qui ajoute: "On entend parler de concurrence et de libération des services portuaires. Mais, jusqu’à présent, les États membres, du fait de cette mission de permanence et de continuité et d’égalité de service, ont toujours considéré qu’ils souhaitaient conserver ce régime d’attribution à un seul opérateur."