Le conseil régional de Haute-Normandie et le port autonome du Havre ne semblent plus être sur la même longueur d’ondes depuis quelque temps. La semaine dernière alors qu’il siégeait au conseil économique et social régional à Rouen, Jean-Pierre Lecomte, le président du conseil d’administration du PAH a exprimé sa réelle inquiétude face au contrat de projet Etat Région qui devait être signé sous peu entre le président de région PS, Alain Le Vern, et Jean-François Carenco, le préfet de Haute-Normandie.
L’aboutissement de plus de six mois de négociations parfois tendues. Le contrat de projets qui s’étend de 2007 à 2013 succède aux contrats de plan. Il porte notamment sur le développement et la modernisation des infrastructures ferroviaires et routières ainsi que sur le volet santé de la région.
Jean-Pierre Lecomte estime que les crédits qui seraient débloqués pour l’activité portuaire dans le cadre de ce plan ne sont pas à la hauteur des ambitions du port du Havre mais également du port de Rouen. À l’occasion de cette réunion, un amendement visant à rappeler les grands enjeux à relever pour les prochaines années a été adopté.
L’occasion également de souligner les besoins actuels des deux grands ports haut normands. "Je suis déjà intervenu sur ce sujet lors du dernier conseil d’administration du port qui s’est déroulé il y a huit jours. Par rapport à ce que nous avions élaboré pour les sept ans à venir, le compte n’y est pas…" S’il admet que le contrat de projet est la résultante d’une négociation entre la région et l’Etat, Jean-Pierre Lecomte estime que les risques de ne pas pouvoir financer certains projets directement liés au port sont réels.
PAS D’ARGENT POUR LES POSTES À QUAI
Démonstration. "Je peux citer un exemple concret. Les prochains postes à quai de Port 2000 risquent de ne pas pouvoir être financés. Si c’était le cas, nous serions obligé d’avoir recours à des investisseurs privés." Le président du PAH s’étonne de ne pas voir figurer au contrat de projet Etat-Région certaines ambitions qui sont régulièrement affichées par les acteurs économiques locaux. Pour le responsable, il est primordial de poursuivre le développement de Port 2000 et de répondre ainsi aux attentes des clients du port du Havre. "L’État, l’Europe et les collectivités territoriales ont répondu massivement présent lorsqu’il a fallu financer la première phase de Port 2000, mais il existe une seconde phase dans laquelle nous risquerions, à terme, d’être tributaire et uniquement tributaire de l’Etat". Pour Edouard Philippe, conseiller régional de l’opposition UMP, les chiffres ne mentent pas. Le coût total des projets liés au portuaire en Haute-Normandie se chiffre à 936,8 M€. Sur ce montant 591,8 M€ sont consacrés au port du Havre, 315 M€ au port de Rouen et 30 M€ pour le port de Dieppe. "Sur les 591,8 M€ consacrés au Havre, 95,8 M€ sont versés par l’État, 376 M€ par le port autonome en auto-financement, 66 M€ par l’Europe, 34 M€ par le département de Seine-Maritime et 20 M€ par la région, ce qui représente 3 % de l’investissement pour un port reconnu d’intérêt national." L’élu va plus loin en rappelant que les postes à quai de Port 2000, la réhabilitation du port ancien, la rénovation des hangars et bâtiments, la modernisation des équipements, la seconde écluse maritime ne sont pas au programme de la région qui se borne uniquement à financer uniquement le projet d’extension du grand canal.