Corsica Ferries a déposé le 9 février, date limite fixée par la Collectivité de Corse, un dossier de candidature pour la desserte de la Corse au départ de Marseille dans le cadre de la délégation de service public (DSP). Mais avec un préalable important. Elle demande une prolongation de l’actuelle DSP (déjà prolongée de 3 mois à la suite de la décision du Conseil de la concurrence de remettre les compteurs à zéro) jusqu’à l’automne prochain. La compagnie de Pascal Lota fait valoir que les réservations d’été seront assez avancées lors des résultats pour rendre son redéploiement au départ de Marseille très ardu, voire impossible à partir du mai.
Au passage, elle note qu’au cas où son argument serait retenu, cela avantagerait les actuels détenteurs de la DSP, la SNCM et la CMN.
Pour autant, Corsica Ferries ne s’aligne, dans sa proposition, que sur trois des cinq lignes que comporte l’appel d’offres.
Curieusement, elle fait l’impasse sur la desserte du port de Bastia où elle a son siège, pour se consacrer au "Grand sud", c’est-à-dire Ajaccio, Propriano et Porto-Vecchio.
Sur ces lignes et comparé à l’initiale proposition de la SNCM, pourtant accusée de ne pas avoir détaillé ses coûts, la Corsica Ferries prétend faire réaliser "une économie de 26 M€/an (soit − 50 %) par rapport à la proposition pour ces trois mêmes lignes, retenue par la Collectivité territoriale de Corse (CTC) en décembre dernier". L’argumentaire de "l’offre la moins chère" est-il cousu de fil blanc? Il s’inscrit dans une offensive communicante dont la Corsica Ferries possède une habileté certaine. Dans son offre, elle inclut par ailleurs "la traversée gratuite pour les résidants corses, les sportifs et les étudiants". Même assortie de conditions restrictives (hors périodes de vacances scolaires, dans le cadre de compétition sur le continent, etc.), la proposition se veut certainement un signe de bonne volonté vers l’Assemblée de Corse et les nationalistes de l’île.
