Ferrmed: le fer dans l’axe européen

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Partie en 2004 du port de Barcelone où la liaison ferrée est un sujet stratégique, le concept de Ferrmed a remonté l’Europe jusqu’à Bruxelles à la vitesse du TGV. Aujourd’hui, forte de 97 membres représentant 9 pays européens, l’association de lobbying pour le transport ferré de marchandises y dispose désormais de son siège. Elle y attend la décision de l’Union européenne (UE) concernant le financement (1,7 M€) d’une vaste étude sur un grand axe ferroviaire de fret reliant la Méditerranée à la Baltique. 3 500 km d’une voie qui couvrirait la plupart des grands ports de l’UE (représentant 83 % de son trafic, assure l’association).

66 % DU PIB DE L’UE POUR LA "BANANE ROUGE"

Faisant étape à Marseille, les catalans Jacinto Segui et Joan Amorós, respectivement président et secrétaire général de Ferrmed ont présenté devant un auditoire de responsables socio-économiques la "banane rouge (1)", ce couloir ferroviaire qui, à termes, pourrait assurer 35 % du transport terrestre de fret et dans lequel s’inscrit 66 % du PIB de l’UE et 54 % de sa population. Pragmatiques – les fondateurs sont plutôt des entrepreneurs –, ils ont immédiatement évacué la question du financement, pour se concentrer sur les spécificités communes d’un tel corridor (voir encadré) et son inscription en priorité européenne. Car, à vrai dire, si plus de la moitié du parcours est déjà inscrite dans cette catégorie par l’UE, il reste à remplir les pointillés, en relier les tronçons du projet global et, surtout, à identifier les obstacles. Ces freins résideraient principalement dans les divers goulets d’étranglement qui empêchent la pleine fluidité du trafic, principalement à Lyon.

Pour ses initiateurs, le projet qui a séduit le récent débat public sur la politique des transports dans la vallée du Rhône et l’arc languedocien, n’a pas seulement un mérite environnemental: réduire les pollutions et soulager la congestion qui s’empare peu à peu du réseau routier. En permettant de gagner du temps et de la facilité de transport, il s’inscrit surtout dans une logique de compétitivité logistique "avec une réduction de 15 % du coût des échanges".

D’après ses responsables, le projet, une fois reconnu comme axe prioritaire par l’UE, connaîtrait sa première étape en 2008 avec la remise de l’étude globale d’offre/demande technique et socio-économique. Sur le terrain, le chantier devrait s’étendre jusqu’à 2020. Dans l’immédiat, Ferrmed prépare une grande conférence pour cette année sur "ce grand axe vertébral de l’Europe occidentale".

1. Pourquoi avoir pris cette couleur pour figurer l’axe ferroviaire (en gris sur notre document)? Les projets européens ont toujours été friands de ce fruit puisque les couleurs bleue, jaune et verte avaient déjà été employées dans divers schémas économiques.

Les standards Ferrmed…

– Trains de 1 500 m de long d’une charge utile de 2 600 à 5 000 t.

– Lignes conventionnelles à double voie, électrifiées (tension recommandée 25 000 volts) et de préférence dédiées au fret.

– Écartement de voie UIC.

– Gabarit tunnel et ouvrage UIC-C.

– Harmonisation des signalisations (système ERTMS).

– Harmonisation des formalités administratives et des législations sociales.

– Gestion du système de transport partagée entre plusieurs opérateurs ferroviaires (libre concurrence).

… et ses impacts sur le réseau ferré français

– Contournement de Lyon et connexion avec la transalpine.

– Contournement de Nîmes-Montpellier.

– Dédoublement Nîmes-Perpignan (voie spécifique fret).

– Mise au gabarit UIC-C des tunnels Lyon-Ambérieu et de la zone Cerbère.

– Ligne spécifique fret Lyon-Marseille-Cerbère.

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