Ainsi, le PEC de Montoir-de-Bretagne et de Saint-Nazaire devrait disparaître définitivement puisque seule la dénomination de Nantes-Atlantique est concernée, à savoir l’aéroport et le port de Nantes.
Une décision qui fait bondir Charles Génibrel, président de l’UMNP (Union maritime Nantes ports) et de la Facam (Fédération des agents consignataires de navires): "L’application en l’état des dispositions de cet arrêté générerait un préjudice important pour notre ensemble portuaire." Il estime que "ce serait la fermeture à terme du terminal fruitier", à cause d’une perte de trafic et de confiance des importateurs. Il rappelle que ce terminal s’est déplacé, il y a 15 ans, à Saint-Nazaire parce que les armateurs ne voulaient plus remonter l’estuaire jusqu’à Nantes pour, entre autres, des raisons liées à l’augmentation des tirants d’eau. "Donc, ce n’est pas demain qu’on va les faire remonter", constate Charles Génibrel.
Il est également persuadé que des navires complets de conteneurs ne viendront plus à Montoir-de-Bretagne, même si une fraction de la cargaison est soumise à contrôle, "car les importateurs ne peuvent pas prendre le risque d’avoir une partie de leur cargaison bloquée, ou de payer un double compte d’escale (20 000 € chaque) pour remonter à Nantes pour l’inspection de 10 conteneurs et redescendre pour décharger les 300 qui restent". Il signale d’ailleurs que c’est déjà le cas avec des navires qui ont été déroutés sur Le Havre ou Anvers, "la marchandise ayant ensuite été redescendue par camion sur la région".
SUIVRE L’EXEMPLE DU BOIS EN CONTENEURS
Compte tenu de l’importance du dossier pour le développement du port, l’UMNP et le port autonome proposent une requalification du PEC, et même "de prendre en charge financièrement les frais de contrôle sur Saint-Nazaire et Montoir".
Pour convaincre le ministère de l’Agriculture et des Forêts, dont dépendent les services phytosanitaires qui contrôlent les navires et autorisent ou non le déchargement des marchandises (bois, végétaux, plantes, fleurs, graines…), Charles Génibrel prend l’exemple de la filière du bois, la place ligérienne arrivant en deuxième position pour l’importation des bois en France, avec 150 000 t en 2006, en grumes. Ce qui ne pose pas de problème pour ce type cargaison qui est débarqué à Nantes. Mais, souligne le président de l’UMNP, "l’évolution de l’industrie forestière mondiale favorise la percée du conteneur sur le secteur des transports de produits forestiers. En effet, la tendance est à l’accroissement de la transformation dans les pays qui possèdent la ressource. Et, plus le produit est transformé, plus il perd en poids et gagne en valeur, plus il dépend d’une chaîne industrielle et devient adapté à des expéditions régulières en conteneurs. En ce qui nous concerne, le terminal à conteneurs est basé à Montoir. Où, en termes d’importation de bois, le volume global est estimé entre 50 000 et 60 000 t par an. Et ce dernier progresse d’année en année".